Les petites polémiques cachent les grandes

Comme mon site n'est fréquenté par très peu de monde je peux me permettre non pas d'écrire n'importe quoi mais d'avoir une certaine liberté dans la manière de traiter les sujets. Si l'on regarde cette crise sanitaire et politique, nous n'avons que des informations parcellaires. Sur certains sujets nous avons des informations un peu plus complète, par exemple moi qui vient de quitter un site où sont stockés plus de 6 mètres cubes de déchets potentiellement infectés par le Covid-19, je dis potentiellement car le dépistage n'est toujours pas systématique et donc dans le doute on pratique une stratégie de précaution. Pour l'heure seul 10% des résidents de l'Ehpad où je travaille ont été testés pour un résultat 50% cas positifs sur ces 10% et sur ces 10% testés et sur ces 10%, un cinquième sont décédés.

Aujourd'hui les autorités nous donne le chiffre 4500 personnes en Ehpad qui sont mortes des suites d'une infection au coronavirus. En extrapolant sur les chiffres de l'établissement où je travaille j'avais pronostiqué un minimum de 6000 victimes dans les Ehpad. Il est bien sûr probable que cela soit beaucoup plus, mais non approchons du chiffre minimum que j'avais trouvé en pratiquant une modeste règle de trois à partir de mon expérience directe, nul besoin d'être un génie de la médecine pour ce faire une vague idée du désastre.

Maintenant en étant en contact des malades et en regardant leur traitement je n'ai vraiment aucune idée de ce qui marche et qui ne marche pas, je n'ai pas de recul et dans les Ehpad le traitement dépend du médecin traitant, c'est de la médecine de ville, chaque médecin prescrit un médicament suivant son approche face à la pandémie et surtout suivant les antécédents du patient. C'est pour cela que je n'ai pas de vue précise sur le traitement du professeur Raoult car je n'ai pas de retour direct, mais dans un premier temps je me dis qu'il est quand même reconnu par ses pairs et qu'il ne ressemble pas à un délirant messianique malgré la coupe de cheveux et la barbe. Il a obtenu des résultats et ces résultats seront jugés ultérieurement dans des études plus approfondies. D'autres traitements sont appliqués dans différents pays aux différents stade de la maladie et là encore nous sommes dans l'empirique pour la raison et non dans une étude de lancement de médicament sur le marché avec toute sa batterie de protocole, cela va de soi.

Bon, maintenant moi qui ne suis pas docteur je m'en remet un peu aux spécialistes et je les écoute dans la mesure où comme moi il travaille dans le domaine de la santé au quotidien. D'autre personnes parlent du traitement contre le coronavirus dans la mesure où elles en ont guéri.

En matière de plaie de l'humanité il existe non seulement les maladies que nous subissons mais aussi pour Karl Kraus le journalisme. Dailleurs l'écrivain autrichien aurait écrit : « Le national-socialisme n'a pas anéanti la presse, mais la presse a produit le national-socialisme. En apparence seulement, comme réaction, en réalité comme accomplissement. »


Je viens de lire un article assez fielleux du Monde sur le traitement du docteur Raoult dans lequel est analysé en creux la communication du médecin marseillais. Je vous livre l'extrait que je viens de lire:

 "Le pays semble sombrer dans la folie. L’engouement pour l’hydroxychloroquine est même, à certains égards, presque aussi inquiétant que la maladie qu’elle est supposée soigner, et qu’elle ne soigne probablement pas. Il faut bien sûr attendre, pour s’en convaincre tout à fait, les résultats des études de qualité lancées sur le sujet. Ils ne tarderont pas. Mais il est déjà certain que la communication outrancière autour de la chloroquine et ses dérivés a jusqu’à présent été fortement délétère.
Elle conduit à des achats de masse qui risquent de priver de ce produit des malades qui en ont vraiment besoin. Elle induit des comportements d’automédication mortifères. Quant à l’administration d’hydroxychloroquine aux malades du Covid-19, elle a jusqu’à présent provoqué en France une cinquantaine d’accidents cardiaques graves, dont sept arrêts du cœur et la mort d’au moins quatre patients, selon les données de la pharmacovigilance. Or celle-ci ne capte généralement qu’une petite part des effets indésirables d’un traitement. La réalité est sans doute bien plus lourde. Tout cela pour des bénéfices dont il n’existe, au moment où ces lignes sont écrites, aucune preuve tangible." (source )


Si je comprends bien cet article le médicament dont il assez difficile de se procurer est presque aussi inquiétant qu'une maladie potentiellement mortelle que l'on peut attraper à tous les coins de rue. Bon d'accord, il faut le répéter, il ne faut pas prendre de médicaments sans l'avis d'un médecin. Même un antihistaminique courant peut réserver de désagréables surprises sans parler du paracétamol qui attaque le foie à la longue. Mais là si je lis bien cet extrait, le journaliste traite carrément le professeur Raoult de Charlot, c'est à dire quasiment de plaie sanitaire. Le plus drôle si j'en crois d'autres articles c'est que l'on reproche au traitement du professeur Raoult de n'avoir guéri que des personnes qui se seraient remises de la maladie sans traitement dans 80% des cas. Monsieur Raoult étant virologue, il est porté dans sa pratique médicale à supprimer ou la réduire la charge virale du patient afin de contenir l'extension de la pandémie, c'est déjà ça. C'est ce que j'ai compris du compte rendu synthétique de ses travaux, supprimer la charge virale et réduire le temps de contagiosité est déjà un progrès si les travaux du docteur Raoult sont exacts. Par contre si j'ai bien compris le professeur Raoult, son traitement n'est d'aucune utilité dans les cas graves, c'est avant l'aggravation que son traitement serait efficace. J'ai encore tiqué sur un article où il était écrit " En attendant les résultats, la France a adopté une position prudente : l'hydroxychloroquine est autorisée à l'hôpital uniquement, et seulement pour les cas graves.". Alors qu'est-ce qu'un cas grave, un patient qui commence à se noyer sous l'effet de la réaction immunitaire qui remplit ses poumons? Là il me semble que ce n'est le type de patient sur lequel se concentre le professeur Raoult. 

Au terme de ce billet, je ne sais si il existe un traitement efficace contre la maladie mais je vois qu'il existe un combat médiatique pour discréditer le professeur Raoult. De toute façon on attend les études en cours sur le protocole à hydroxychloroquine et à l'antibiotique associé. 

Par contre qui est très clair et qui a été prouvé c'est que les réformes hospitalières qui ont été menées ces dernières années ont conduit à une surmortalité lors de cette crise sanitaire, et que Macron a mis les bouchées doubles en matière de suppression de lits d'hôpitaux et de baisse de crédit de recherche. La Polémique sur le professeur Raoult est à minimiser devant le cynisme de Macron qui lui devrait être considérer sur le plan sanitaire et politique comme coupable.






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