Le commentaire oublié sur les frontières
Je viens de m'apercevoir que j'ai reçu un commentaire sur un article qui date d'il y a deux mois. Ce commentaire m'appelait à lire un entretien d'Alain de Benoist qui faisait part de son septicisme quant à la fermeture des frontières pour lutter contre le virus. Cet entretien date de fin février où la question de la fermeture des frontières se posait encore. Nous avons vu notre président Macron affolé à l'idée de fermeture des frontières au sein de l'Union Européenne fin février et ensuite nous dire quinze jours après qu'il fallait fermer les frontières tout en précisant que ce n'était pas une décision unilatérale. Précision qui peut faire sourire rétrospectivement car la France était sans doute le pays le plus opposé à cette fermeture des frontières. L'argument que le virus n'avait pas de frontières était aussi un argument de monsieur Olivier Véran ministre de la santé, il s'en référait au conseil scientifique pour déclarer qu'il n'était pas nécessaire de fermer les frontières.
Si les nuages radioactifs ne connaissent pas de frontières, les humains porteurs du virus les connaissent très bien. Toute la problématique est contenue dans le repérage, en logique ne pouvons que contenir l'épidémie et non la prévenir, une fois détecté un cas de maladie sur un territoire donné il est trop tard, le loup est dans la bergerie. La décision de fermer les frontières tient dans le contrôle de l'épidémie, c'est une politique sanitaire qui devrait allier dépistage et soins. Avec du recul nous constatons que si le virus n'a pas de frontières le nombre de morts diffère d'un pays à l'autre, ainsi nous constatons que l'Allemagne a trois fois moins de morts que la France pour une population plus ou moins équivalente. L'avantage de la fermeture des frontière est d'éliminer le facteur " contamination étrangère" lors de la mise en place de la politique sanitaire, ainsi nous éliminons un facteur de risque, sinon je pense que tout cela commencerait à devenir ingérable. Étant relativement au courant des procédures de prise en charge des établissement de santé où un cas de covid 19 est détecté je me demande dans quelle mesure le conseil scientifique aurait résisté longtemps à la tentation des fermetures des frontières, devant une épidémie galopante le meilleur moyen de la freiner est de limiter les contacts, politiquement ce n'est pas très tenable, mais c'est ce qui est préconisé dans les établissements de santé.
La question n'était pas de savoir si le virus ne connaissait pas les frontières, c'est certain le virus ne reconnaît ni le douanier belge et ni le douanier allemand, la question est de savoir quelle politique de soin voulons-nous avoir dans un espace politique donné. Et nous voyons bien qu'il s'établit des différences d'un pays à un autre. La plus sinistre plaisanterie étant celle qui permettait à un Italien de venir de en France en plein essor de l'épidémie tandis que le Français lui ne franchissait pas la frontière.
Encore une fois c'est à regret que le gouvernement français s'est résolu à fermer les frontières, c'est l'Allemagne qui a pris l'initiative de ce geste et la France ne pouvait que suivre. Voilà qui en dit plus qu'il n'en faut sur les frontières à l'intérieur de l'Union Européenne. Nous avions aussi constater que quand l'Allemagne avait besoin de travailleurs pour son industrie, elle ouvrait généreusement ses frontières quitte à créer par effet mécanique des camps de réfugiés en Grèce quand le besoins en main d’œuvre sont satisfaits.
En dernière instance nous retombons que la question de la démocratie en France et de sa compatibilité avec l'Union Européenne.
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