Un samedi à la maison où l'acte XVIII devant l'écran

J'ai croisé la manifestation pour l'acte XVIII où j'ai pu apercevoir quelques gilets jaunes noyés dans un défilé de lycéens avec en ouverture une camionnette avec le drapeau de la CGT. Je l'ai prise de front et par hasard, j'ai pu entendre " et 1 et 2 et 3 degrés ". Comme j'ai bien fait de ne pas me porter comme troupe auxiliaire à ce genre de manifestation valorisant l'abstraction innoffensive. Le vendredi matin j'avais aperçu une centaine de lycéens et d'étudiants agglomérés descendant le quai des Alpes, ils étaient accompagnés de trois mobylettes et d'une voiture de police, pour la même quantité de Gilets Jaunes c'était à trois fourgons remplis de CRS avec toute la panoplie qui servaient d'accompagnateurs. J'aurai préféré être à Paris mais je bossait le matin.

La question du climat est vraiment un thème piège car dans la logique demande une réponse globale, réponse globale qui transcende les gouvernements nationaux et pour le dire rapidement une réponse toute faite pour écraser toute velléité de contestation. C'est soit vous êtes pour la survie de l'espèce humaine soit vous êtes pour l'extinction de l'homme, à la fin de la réflexion c'est un peu ça. Avec ce type de réflexion vient toute une kyrielle de nouveaux politiciens porteurs de vision alternative du monde qui viennent comme par hasard faire don de leur personne au climat et à la justice sociale en se présentant en tête de liste aux élections européennes. Dans le mouvement de convergence tant attendu par les récupérateur, nous avons vu une tête de liste aux européennes adoubée par le parti socialiste se promener tranquillement à la marche pour le climat à quelques pas des gilets jaunes à Paris.

La convergence des luttes en tant qu'outil de propagande affiché est un piège à con, se sont ceux qui connaissent les grosses ficelles du jeu médiatique qui en en récolte les bénéfices. Chez les gilets jaunes il y avait une convergence de lutte de fait sans artifice, car la convergence des luttes comme l'entendent certains n'étaient que l’agrégation des revendications sectorielles dont le discours était sous contrôle et éléments de langage déjà bien balisés par les militants para-universitaires. Les gilets jaunes ont fait table rase des schémas classiques de la contestation, cela ne durera sans doute pas éternellement, mais pour l'instant cela tient encore la route.

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