Le taux d'intérêt et le bouclier fiscal
Rue du ban de la Roche ; [ strasbourg ]
«Au Ve siècle avant J.-C., pour financer la guerre du Péloponnèse, la cité d'Athènes avait, à de multiples reprises, emprunté auprès des fonds sacrés et des riches sanctuaires divins. Elle l'avait fait à des taux particulièrement attractifs : jusqu'à une drachme par jour par tranche de cinq talents, soit du 1,22 % par an, selon les calculs de l'historien Léopold Migeotte. De quoi faire rêver aujourd'hui le premier ministre Georges Papandréou, qui doit offrir des rendements supérieurs à 6,5 % pour que des investisseurs acceptent d'acheter ses emprunts. Les dieux de l'Antiquité étaient autrement moins grippe-sous que les gestionnaires de hedge funds.»
Article publié le 21 Février 2010 par Pierre-Antoine Delhommais – Source : LE MONDE
Ce ne sont pas seulement les taux d'intérêt qui diffèrent entre notre monde et celui de l'antiquité grecque. Les riches citoyens d’Athènes s'acquittaient de charges publiques, les liturgies. à l'époque qui précédait la guerre du Péloponnèse « la richesse personnelle n'est possédée que par délégation de la cité [1].» Les liturgies qui permettaient un financement partiel de la cité serait un vestige du don aristocratique dans la démocratie athénienne. Avec le bouclier fiscal, nous sommes bien loin des mœurs de l'Athènes antique.
[1]Michel Austin, Pierre Vidal-Naquet, Économies et sociétés en Grèce ancienne,
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