L'impression du jour





Le parc de l’Orangerie . [ Strasbourg ]



La presse n'a d'yeux que pour les travailleurs sans papiers. Mais qu'est-ce qu'un travailleur sans papier si ce n'est une entorse à la loi. Tout le travail des médias consiste à montrer une injustice extrême dont est victime une minorité de personnes. Ces personnes savent pertinemment qu'elle n'ont pas le droit de résider en France et à plus forte raison, d'y travailler. Ce sont des personnes vulnérables au plus haut point, elles représentent le fer de lance de l'exploitation. Elles ont des droits diminués, voir inexistants. Elles méritent toute notre compassion.

Mais que nous enseigne l'affreux spectacle des sans papiers ? Les sans papiers vivent dans le non droit, ils sont à la merci de leur employeur, ce dernier ne respecte pas le droit du travail. Mais n'est-ce pas là la condition de tous les salariés français. Il suffit que le salarié se targue de poser des questions portant sur la légalité de ses conditions de travail à son employeur pour qu'il soit désigné comme un individu réfractaire, un rebelle, un vilain canard, un homme à abattre. Au début du siècle dernier, l'homme qui luttait pour de nouveaux droits était considéré comme un être potentiellement dangereux pour l'ordre en place, aujourd'hui il suffit d'avoir le réflexe conservateur et de rappeler vaguement qu'une législation existe pour constituer un danger. D'où cela provient-il? On peut tenter un commencement d'explication en mettant en exergue l'extrême apathie du salarié français, il est domestiqué. Dans les grandes surfaces on entend un long meuglement.

Commentaires

Articles les plus consultés