Une heure sur la place de la République à Strasbourg un samedi matin de février

Samedi matin à la réunion de la place de la République on était une centaine de personnes. Je n'étais présent que pour faire nombre comme la plupart des gens car je n'ai pas la manie de la prise de micro. Comme le sammedi après-midi je travaillais, ma présence tenait vraiment du symbole. La parole la plus intéressante venait de ceux qui n'avaient pas cette aisance du militant aguerri avec son mégaphone face à la foule, ils parlaient de blocage et d'action immédiate, ce n'étaient pas les meilleurs orateurs, mais ils posaient les bonnes questions : " qu'est-ce qu'on bloque ". Celle qui semble la plus présente devant le mégaphone nous parlait de coordination, mais de quelle coordination  nous parle-t-elle, si c'est pour se perdre dans la constitution laborieuse de désignation de délégués officiels qui se mettront d'accord pour une action commune à venir, je pense que les trois mois précédents nous démontre que ce genre coordination est inutile car si il s'est passé quelque chose d'inédit et de massif en France qui n'a pas eu d'équivalent depuis cinquante ans c'est bien grâce à l'absence d'organisation bureaucratique et en s'évitant le crible de la délégation. Et on peut même penser que le refus de la délégation de sa parole à des instances supérieures est la grande force de ce mouvement.

Je suis parti du rassemblement quand une intervenante sans gilet jaune nous a proposé non sans avoir conscience d'un éventuel accueil défavorable de son projet,elle voulait rejoindre les Kurdes qui manifestaient samedi à Strasbourg. Et donc au titre que le peuple Kurde lutte pour sa liberté il faudrait se fondre dans la manifestation, j'ai la faiblesse de penser que c'est plutôt aux manifestants kurdes  de venir soutenir le mouvement des Gilets Jaunes dans la mesure où un certain nombre d'eux vivent en France et rencontrent au minimum les mêmes difficultés qu'un certain de  nombre de Français en France. Le problème dans ce genre d'intervention ce n'est pas les Kurdes, le problème c'est que certaines personnes ont tendance à prendre les gilets jaunes pour de de piétaille propre à satisfaire des causes qui ne sont directement celles des Gilets Jaunes même si elle sont honorables. Dans le cas présent on nous demandait de manifester pour un programme ethnique car la revendication d'un Kurdistan libre et unifié repose sur des bases culturelles et ethniques dans sa grande partie, tandis que les revendications des Gilets Jaunes sont basées plus largement une revendication de classe pour le dire de manière marxiste, autre différence notable les les Gilets Jaunes n'ont pas de chef tandis que les Kurdes ont un chef internationalement connu dont le nom est répété assez souvent dans les manifestations kurdes. Je n'ai rien de particulier contre les Kurdes, c'est même grâce à eux que les manifestations du premier mai doublait de volume à Strasbourg .Ceci dit prendre les Gilets Jaunes pour faire de la pêche au militant ou se complaire dans des manœuvres dilatoires me laisse un peu songeur.

Le même jour d'autres Gilets Jaunes sont allés au péage de Schwindratzheim, c'est une action un peu plus logique en terme de communication et d'efficacité.

Si c'est la même équipe de place de la République de Strasbourg qui se donne comme mission de coordonner l'est de la France j'émets les plus profondes réserves et je comprends que certains préfèrent se rendre directement au Parlement Européen la prochaine manifestation plutôt que de se laisser bercer de belles paroles.

En conclusion pour l'acte XV je vais suivre l'exemple des Kurdes qui ont un drapeau Kurde, c'est à dire que je vais m'acheter un drapeau français et me rendre directement au parlement européen. 

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