le marché, héros du prix Goncourt



Krappenfels




Je suis en train de finir le dernier roman de Michel Houellebecq. Cet écrivain a le don de diviser le monde des lecteurs en deux. Ceux qui aiment, et ceux qui n'aiment pas. Dans le monde de ceux qui n'aiment pas, on retrouve des personnes qui n'ont jamais lu Houellebecq. Je ne savais pas à quel point cet écrivain était entouré de préjugés, j'avais devant moi deux personnes qui n'avaient jamais lu l'auteur des Particules élémentaires, pour autant cela ne les empêchait pas d'émettre un avis définitif sur le personnage. Ainsi pour l'un, l'écrivain tenait du cryptofasciste ou du provocateur sans génie. Pour l'autre, Houellebecq était une figure emblématique de la littérature française du XXI siècles, une espèce de coquille vide où seule la publicité autours d'une œuvre tien lieu d’œuvre.

Ce dernier avis est le plus intéressant car il rejoint directement l'ouverture du nouveau roman de Houellebecq : qu'est-ce qu'une œuvre d'art. Nous voyons apparaître Jeff Koons dès la première page. Le nom de Jeff Koons était associé à une sorte d'art du kitsch, je pensais ne l'avoir entendu que très récemment, lors de son exposition au palais de Versailles. Mais son nom était déjà enfoui quelque part dans les méandres de mon cerveau. Il avait en effet défrayer la chronique en se mariant avec une actrice de film de charme. Ses photos de mariages se sont étalées dans tous les revues branchées du début des années 90. Il était donc pratiquement impossible de franchir le troisième millénaire sans avoir entendu une fois le nom de cet artiste. D'après une biographie sommaire, il aurait commencé sa carrière professionnelle en tant que courtier en bourse…

Pour revenir à Houellebecq, arrivé vers la fin du roman, on a l'impression que le personnage principal est le marché.

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