Régularisez! Il en restera toujours quelque chose.



Pont du Heyritz . [ Strasbourg ]

« Si l'on veut réellement s'opposer à cette logique de dumping social, il s'agit en premier lieu de soutenir de son mieux les mouvements de régularisation en cours, en laissant sur le coté les scories idéologiques d'où qu'elles viennent. »

Mr. Simon sur ce blog.



Voici un point de vue qui peut paraître fortement contestable. Pour préciser mon propos, je comprends le fait de soutenir les mouvements de régularisation comme s'opposant au concept d'immigration choisie. Il est vrai que tout le monde à le droit de profiter du mode d'exploitation occidental, les droits de l'homme sont faits pour ça. L'immigration choisie étant une régulation régulée, tandis que les mouvements de régularisation sont partisans de la politique du fait accompli, c'est à dire d'une régularisation non régulée.

Dans un premier temps, la régularisation systématique des travailleurs sans papiers nous permettra d'atteindre un plancher. C'est à dire qu'une fois l'offre d'esclaves salariés à bas prix étant satisfaite, on arrivera un prix planché du travail. En attendant ce fameux prix plancher, le dumping social, c'est à dire l'abaissement des salaires aura fait son œuvre par le jeu de l'offre et de la demande. J'admets que ce type de raisonnement ressemble à de l'économisme de comptoir, mais tant que l'idéologie bourgeoise continuera à sévir dans les hautes sphères, je ne vois guère d'autre scénario possible à une telle régularisation. En disant cela j'essaye de mettre mes grosses scories idéologiques de côté.


Les mouvements de régularisation mettent en avant un humanitarisme de bon aloi auquel il est difficile de répliquer sans passer pour le dernier des salauds. En soutenant les mouvements de régularisation, on accepte le monde de l'esclavagisme salarié. C' est au nom de la soumission à l'ordre des valeurs bourgeoises que ces travailleurs sans papiers doivent être régulariser, voilà le credo final des mouvements de régularisation. Et il n'est pas étonnant que des employeurs humanistes entonnent la même chanson.

L'idée sous-jacente qui traverse inconsciemment les mouvements de régulation de sans papiers est celle d'un monde arrivé à sa fin. Au XVIII ème siècle, ce sont les prétendus sauvages qui dénonçaient notre monde dans les écrits utopiques. maintenant nos humanistes savent que notre monde est le meilleur, il n'est perfectible que dans les détails. Pour construire un nouveau monde, il leur suffit d'accueillir les travailleurs du monde entier.


Commentaires

Munster chaud a dit…
Félicitations pour le choix de cette photo. Le lieu d'implantation de la future mosquée strasbourgeoise... On ne pouvait trouver mieux pour traiter ces questions de dumping social ! Mais n'extrapolons pas et allons directement à l'essentiel.

C'est très bien de reconnaître votre économisme de comptoir pour ce qu'il est, mais ce serait encore mieux d'en saisir les conséquences. Tout ça ne vaut pas un Kopeck, sauf à tirer des plans sur la comète. Je dirais même plus, ça sent très fortement le plombier polonais votre histoire ou, pour le dire autrement, le sarkozysme ambiant.

Ces gens là, ne tirent pas les salaires à la baisse. Ils sont au contraire bien souvent à la pointe du combat sur les questions de salaire et de sur-salaire (en particulier sur les questions liées aux politiques de logement) et ce depuis le début des années 90. La chose à pris un tour encore plus net depuis la grève des "sans-papiers" amorcée l'an dernier grâce au soutien logistique de la CGT.

Question "hummanistariste de bon aloi", vous m'excuserez, mais on a vu mieux que cette vieille maison. Et puis d'où sort-il au juste ce néologisme ? Ne me dites pas que vous l'avez trouvé en levant le coude du comptoir...

Là où vous vous gargarisez de mots bien pompeux, je ne vois que des humains montrant leur solidarité. Sans doute existe-t-il quelques racketteurs spécialisés dans ce domaine. Mais ici se sont bien souvent des écoles entières, instits et parents réunis, qui se lèvent contre l'arbitraire étatique.

Voyez vous Monsieur, il y a toujours eu des gens dans ce pays pour avoir le courage de s'opposer à l'ignominie et d'autres non. Vous avez cependant parfaitement le droit de prendre le parti de votre choix ou même de vous laver les mains de ces opérations de basse police, comme vous avez le droit de faire passer votre contradicteur pour "le dernier des salauds" soutenant l'esclavage salarié. C'est l'avantage d'être né dans le "meilleur des mondes" et vous avez bien raison d'en profiter.
Munster chaud a dit…
"L'idée sous-jacente qui traverse inconsciemment les mouvements de régulation de sans papiers est celle d'un monde arrivé à sa fin."

Très bon ça ! Vous devriez en faire une thèse.

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