En vitesse





Petite Route du Rhin . [ Strasbourg ]


Un de mes rares lecteurs me soumet un communiqué de Bruno Gollnisch. Monsieur Gollnisch ne comprend pas pourquoi les ouvriers Key Plastic bloquent indirectement la production de Peugeot Sochaux.

Mais c'est très simple, les entreprises de sous-traitances sont nées avec le mouvement d'externalisation des coûts de production. Ce mouvement est né dans les années 1970, il consiste à produire le maximum de pièces en dehors de l'entreprise pour s'épargner des plans sociaux trop coûteux, entre autre.

Les ouvriers Key Plastic font pression sur leur véritable employeur qui n'est autre que Peugeot PSA afin d'avoir un meilleur plan social. C'est la logique même. Dans la conjoncture actuelle, on peut imaginer que cela n'inquiète pas trop le constructeur de voiture français dans la mesure ou celui-ci a sûrement prévu des journée de chômage technique, grève de Key Pastic ou pas. De toute façon ce n'est pas Key Plastic qui mettra Peugeot PSA à genoux. La prospérité de Peugeot PSA est basée sur la vente de véhicules, et comme ceux-ci ne se vendent pas…

Monsieur Gollnisch a raison de fustiger les politiques en place. C'est bien grâce à la classe UMPS qu'on en est arrivé là. Mais ces derniers n'ont suivi que les directives du patronat, car à qui profite en premier lieu les délocalisations? C'est aux grands groupes ! Grâce à la mondialisation, ces dernières ont eu accès à des viviers d'esclaves salariés travaillant à des coûts dix fois moindre qu'en France.

Monsieur Gollnisch voudrait nous faire croire à la fable des gentils industriels à la merci de la finance. Mais tous ces messieurs ont bien sûr des intérêts communs, bien imbriqués. Il n'y a pas d'antagonisme entre les industriels et les banquiers comme pour l'eau et l'huile. Il y a au contraire une osmose.

En conséquence de quoi les salariés de Peugeot PSA ont tout intérêt à rejoindre les ouvriers de Key Plastic. Et si l'on a des idées proches de celles du Front National, un bulletin de vote ne changera rien à l'affaire.


Commentaires

Anonyme a dit…
"Osmose" c'est le mot ! Comme il y a osmose entre Gollnish et ce patronat que sa collègue Le Pen et quelques autres identitaires conspuent pourtant à l'occasion.

Quand bien même ils se gargarisent de slogans tel que "Patronat, immigrationistes, même combat !", ils ne sont jamais que les idiots les plus utiles à cette "politique d'immigration choisie".

Si l'on veut réellement s'opposer à cette logique de dumping social, il s'agit en premier lieu de soutenir de son mieux les mouvements de régularisation en cours, en laissant sur le coté les scories idéologiques d'où qu'elles viennent.

Ceci étant, concernant ceux qui ont des "idées proches de celles du Front National", on ne sait effectivement pas trop quoi leur proposer qui puisse les aider à sortir de l'impasse.

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