Ciel bleu de grève





Rue René Descartes . [ Strasbourg ]


Les dialogues sont souvent pleins de malentendus. La faute peut en revenir à celui qui s'est exprimé en premier. C'est à dire moi.

Aussi un lecteur a compris que je traitais de ''dernier des salauds" la personne qui aimerait tant que tout le monde partage le sort de millions d'esclaves salariés français. Bien sûr, il n'en est rien. Au contraire, il m'a semblé que les gens qui ne s' enthousiasment pour la lutte des travailleurs sans papiers sont perçus comme les derniers des salauds. J'en veux pour preuve la petite allusion à peine voilée sur la France occupée qu'on me fît : « Voyez vous Monsieur, il y a toujours eu des gens dans ce pays pour avoir le courage de s'opposer à l'ignominie et d'autres non.»

Ici encore, on en vient à la figure radicale du mal. C'est Pétain qu'on évoque mais c'est Hitler qu'on invoque. Le procédé est connu.

Mais pour revenir sur la question des travailleurs sans papiers je me suis souvenu d'un article de Jean Baudrillard dans Libération : « On reproche à Le Pen le rejet et l'exclusion des immigrés. Mais ceci est une goutte d'eau dans le processus d'exclusion sociale qui est en cours à tous niveaux.»

Maintenant, qu'il faille faire de la lutte des travailleurs sans papiers un exemple à valeur universelle, pourquoi pas. Mais personnellement, je ne pense pas que le temps s'y prête.

Commentaires

Munster chaud a dit…
Calmer le jeu c'est bien. S'en tenir à ce qui est écrit c'est encore mieux. Et non, Monsieur ni Hitler ni Pétain, mais plus sûrement et en français dans le texte, "l'arbitraire étatique" et les "opérations de basse police". Quant aux visées à valeurs universelles je vous les laisse et de bon coeur.
Le platane a dit…
Non, je ne calme pas le jeu, j'explique.

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