Les boules de cristal



Place du Marché Neuf. [ Strasbourg ]

« Or, si la crise actuelle a une vertu, c’est au moins celle d’avoir démontré que la théorie du travailleur immigré, parasite et responsable de tous les maux de notre société a fait irrécusablement faillite ». En poussant un peu, on serait tenté de penser que l'immigration est une chance pour notre pays. Evidemment personne ne voudra faire du mauvais esprit en pensant à quelques exemples très célèbres issus de parents étrangers. Nous ne penserons donc pas au scandale sur talonnettes et ni au ministre de l'injustice.

Mais pour en revenir à la crise actuelle, je viens d'écouter l'économiste Elie Cohen. D'après ce que j'ai compris, les états s'endettent encore plus pour faire face à la crise. Les états s'endettent pour renflouer les banques, par exemple. Mais ces dettes, il faudra bien les rembourser. Et comment les états remboursent leurs dettes si ce n'est en réalisant des économies de fonctionnement. Et l'on sait très bien ce qu'implique une politique de rigueur.

Avec la crise, j'avais cru percevoir la critique en acte des théories libérales. J'avais pensé qu'il était possible que les politiques étatiques s'infléchissent dans des directions qui tiennent en compte les désirs et les besoins des populations. Les quelques paroles d'Elie Cohen m'ont vite ramené à la raison.

La fin de la crise actuelle et le retour à la pseudo-normalité sera encore moins vivable que la crise actuelle si l'on reste dans la logique de monsieur Elie Cohen. Finalement, dans cette perspective, cette crise n'aura eu qu'une seule vertu, celle de moderniser le capitalisme. Mais la modernisation du capitalisme n'implique pas des « happy days ». Nous sortirons de la crise pour rentrer dans une politique de rigueur budgétaire. Il n'est pas beau l'avenir ?

Commentaires

Munster chaud a dit…
"« Or, si la crise actuelle a une vertu, c’est au moins celle d’avoir démontré que la théorie du travailleur immigré, parasite et responsable de tous les maux de notre société a fait irrécusablement faillite ». En poussant un peu, on serait tenté de penser que l'immigration est une chance pour notre pays. "

Il est effectivement difficile de faire plus poussif dans le maniement de l'ironie. Visiblement même les plus simples évidences vous sont désormais impossibles à admettre. Pour le reste (la fameuse "crise"), il ne tient qu'à vous d'infléchir la donne dans un autre sens que celui qui vous est prédit par média interposé. Pour cela, un conseil, un seul: à l'avenir, évitez les lectures et les occupations trop délassantes.

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