Dans le rétroviseur
Le Scharrar . [ Scharrabergheim ]
“Les Juifs de France n’ont d’avenir que si la France reste une nation; il n’y a pas d’avenir possible pour les Juifs dans une société multiculturelle, parce que le pouvoir des groupes antijuifs risque d’être plus important”
Alain Finkielkraut
Comme l'indique la citation en exergue du billet, ce qui importe aux yeux du philosophe, c'est la survie des juifs de France ou plus exactement la possibilité pour les juifs de vivrent en France. Le multiculturalisme s'opposerait à cette survie. Personne ne croit que de nouveaux arrivants des pays de l'est ou de Chine menacent l'existence des juifs en France. Ce qui est visé par le mot « multiculturalisme », ce sont les musulmans. Pour ne pas dire Islam, islamisme ou musulman, monsieur Finkielkraut parlera de multiculturalisme. Ce qui me pousse à ce constat plutôt brutal, c'est le souvenir d'une manifestation chapeautée par le Parti des Musulmans de France protestant contre le bombardement de la bande de Gaza. La vue d'un cortége de cinq milles personnes dans les rues de strasbourg au nom des droits de l'homme et de la solidarité confessionnelle me fît comprendre que j'étais mêlé à mon corps défendant à un conflit. Ce conflit est mené par deux forces issues de la religion. Ces forces se sont exprimées par une manifestation de rue pacifique pour ce qui concerne la partie musulmane et par un travail menés sur le gouvernement français en ce qui concerne la partie juive, travail qui a abouti à un changement d'attitude vis à vis d'Israël. La religion n'est pas neutre dans notre pays, elle conserve encore une traduction politique qui peut être lourde de conséquences.
Il paraît que monsieur Finkielkraut a voté pour monsieur Sarkozy. Dans la présentation de l'ouvrage Finkielkraut apparaît comme celui dont la réflexion s’organise en effet autour de la fidélité affichée à une appartenance singulière transmise par l’héritage culturel ou par l’École républicaine […] Il me semble que Sarkozy s'oppose à l'héritage culturel français sur bien des points. Certains de ces points sont relevés sur site. Je me demande comment un garçon intelligent comme Finkielkraut a pu penser un seul instant que Sarkozy pouvait se poser comme défenseur d'une certaine idée de la France.
Napoléon avait saisi la couronne des mains du pape pour se sacrer empereur, Sarkozy demande la bénédiction du pape tout en consultant subrepticement ses SMS tel un cancre au fond de la classe. Je m'arrête à des détails, vous pourriez en citer mille autres. Sarkozy n'a pas menti sur sa personne, ce sont les gens qui se sont illusionnés sur le personnage.
Maintenant, je m'interroge sur les véritables motivation du philosophe, cat il ne pouvait voter pour Sarkozy pour défendre une certaine idée de la France, son héritage culturel, j'en passe et des meilleurs.
Mais pourquoi, je pense à Finkielkraut? C'est à cause de la Droite Strasbourgeoise qui fait de la publicité pour un livre d'entretien entre monsieur Finkielkraut et Badiou. Il est quand même assez remarquable que ce soient des juifs ou perçus comme tels qui sont tenus comme les porte-drapeaux de la réaction, voir de l'identité française. Il suffit de voir le journaliste Zemmour. Je laisserai le dernier mot à Alain Badiou, car même si je ne partage pas toutes ses vues, il faut quand qu'une certaine logique s'exprime : « Il est quand même plus important de s'en prendre au noyau du pouvoir actuel que de passer son temps à s'en prendre aux prolétaires, sous le prétexte réactionnaire typique que, venus d'ailleurs, ils ont encore en eux les attributs de cette altérité. Vu la manière dont on les traite, qu'ils ne soient pas pétris d'amour pour ce pays, c'est assez compréhensible. Moi-même je veux bien aimer la France mais dans ce qu'elle a d'aimable. Les formes actuelles du pouvoir en France, celles qui règlent son devenir de nation aujourd'hui, je les hais aussi.»
Je rajouterai, que le noyau du pouvoir actuel s'en prend aussi au prolétaire autochtone.
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