Le repli européen : celui du réel sur le virtuel.




Bézenet


– Vous vous offusquez par exemple qu'on n'ait pas été capable de trouver des symboles authentiquement européens aux billets libellés en euros.

Jean-François Mattéi : Sur les billets français, on reconnaissait auparavant Corneille, Pasteur, Delacroix ou Debussy. Sur les billets européens, on ne trouve aucun visage humain. C'est comme si l'Europe qui a inventé l'humanisme occultait sa propre humanité. Nos dirigeants politiques auraient pu choisir aussi des monuments historiques réels : le pont du Gard ou le pont Charles à Prague, par exemple. Ils ont préféré évoquer des ponts virtuels afin de ne blesser aucune susceptibilité. C'est bien là le repli dont vous parliez : celui du réel sur le virtuel. [ Source ]



Maintenant, je ne partagerais pas toute l'analyse de Mattéi sur l’Europe et la colonisation. Mais j'adhère à une certaine idée de la dissolution des spécificités européennes dans une machine à gaz financière. La monnaie est tout un symbole.

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