Devant le verre vide



Bézenet .








Les fêtes battent leur plein en ce début d'été, de fête de la musique en fête de quartier en passant par la fête de l'école, tout n'est que fête à Strasbourg. C'est donc attablé devant une bière avec en fond des reprises de groupes américains que la question festive est venue s'inviter sur la nappe en papier. L'interrogation était la suivante : vers quelle structure se retourner dans le cas de l'extension de la crise grecque. Que l'on s'entende bien, nous ne parlions de l'extension de la crise grecque dans la mesure où cette dernière a été tenue par les créanciers d'opérer des coupes dans le programme social du pays. Pour être clair, il s'agit d'allongement du temps de travail, baisse des salaires, privatisation de ce qu'il reste du service public, et ainsi de suite… Toutes sortes de choses qui s'accordent à merveille avec un programme néolibéral. Il suffit pour cela de lire Wauquiez, ce dernier loue les efforts inévitables des grecs pour se sortir de la crise.

Il est à noter, qu'il n'y de crise qu'en Grèce pour les médias. J'ai même assisté à un débat entre deux députés où l'on évoquait la fin de crise. Le député UMP annonçait tout fièrement la fin de la crise, le député socialiste était d'accord, mais cet accord était ponctué d'un « oui mai… ». J'avais vraiment l'impression que ces gens là planaient très haut. La sortie de crise, c'est Wauquiez qui en donne la clef, c'est le régime grec, mieux que le régime crétois. Une bonne cure de régime de grec et vous verrez, demain le crise ne sera qu'un mauvais souvenir. C'est donc la thèse gouvernementale, et la caricature à peine. Car de toute de manière, quelque soit le gagnant des prochaines élections présidentielles, les finances publiques ne changeront pas d'un iota. Il n'y a plus de sous dans les caisses. Alors que faire, est-ce qu'on continue comme cela?


J'en reviens donc à l'interrogation du début, vers qui se tourner quand en bas on ne veut plus et qu'en on ne peut plus. Les syndicats sont morts, les partis de gauche complices et l'extrême gauche abrutie… il va falloir s'organiser dans ce paysage, cela nous promet des jours heureux.. Marcel Gauchet ne fournit pas de réponse définitive sur la question, mais son constat à les couleurs du réel :




« Nous vivons le crépuscule ou l’éclipse de l’idée de révolution. Nous sommes dans le moment de clôture d’un grand cycle historique - qui se confond en gros avec le vingtième siècle - où ce dessein révolutionnaire, qui a été organisateur du champ politique sur le plan idéologique, est en repli. L’offre idéologique par rapport à la crise que nous vivons est a peu près nulle. En fait, elle se résume à des succédanés d’idéologies du passé dont les adeptes eux-mêmes mesurent bien le caractère peu adéquat à la situation, et qu’ils brandissent plutôt comme des symboles que comme des doctrines opératoires.» [ Source ]



D'un autre côté des solutions innovantes semblent se faire jour pour contenir le caractère instable du champ politique. Maintenant, il suffit de déterminer ce qui a été à l'origine de ces « solutions innovantes ». A mon avis ce n'est pas la perspective d'une occupation pacifique du gazon de la place municipale qui fait réfléchir les experts.

Commentaires

Articles les plus consultés