Les cinq premières pages de " l'essence de l'économie ".



Le Michelsberg . [ Saint Jean Saverne ]




Pour Freund, le marxisme ou même la pensée de Marx lui-même, répondait à une illusion. Celle d'une économie rédemptrice. Cette espoir reposait sur une «dénaturation » de l'économie. Mais qu'elle est donc cette chose qui va changer de nature aux mains de dangereux idéologues. Les espoirs misés sur le développement de l'activité par l'entremise de la division du travail social pour affranchir l'humanité du joug du besoin basal sont antérieurs à Karl Marx.

Freund aura vécu le temps du bolvechisme, 1921-1917. L'époque, ou toute activité est sensée être subordonnée à la fameuse activité économique. Marx aurait dit que l'argent est la seule communauté et n'en supporte aucune autre. Mais là il s'agit d'un jugement circonstancié qui est peut-être secondaire par rapport à une éventuelle essence de l'économique ou de l'économie. Il semble que l'économie soit une personne chez le philosophe de la vallée de Villé. Elle passe par des phases de travail et de fête.

Connaissant que très peu le travail de Julien Freund, hormis son introduction aux textes sur la science écrits par Max Weber. Je me laissait prendre par cette introduction, et là dans ce livre je découvre une conception de l'économique en tant que chose séparée. Je suis surpris que cet universitaire versé dans la sociologie ne fasse pas état de la supposée activité économique comme voile d'un fait social total inspiré par Mauss. Mais j'en suis qu'à la troisième page de l'ouvrage. Et pendant que j'écris dans la salle de lecture de la Bibliothèque André Malraux, mon regard cherche à se perdre sur les visages des jeunes filles en fleur, et je m'aperçoit que je suis entouré d'adolescents aux traits asiatiques. Je passe sur cette parenthèse pour découvrir que l'économie pour Julien Freund est aussi le repos et la fête. Deux choses gui vont tendre à être transformée en activité purement lucrative. Il suffit de voir les foules dans les stades à l'écoute des vedettes de la musique populaire. Mais revenons à l'économie. Freund la considère comme " totalité englobante " ce qui est d'après lui le contraire du réductionnisme, voilà qui est plus plaisant : « c'est à dire que la raison constitutive de l'économie réside dans l'économie et non pas, selon le procédé de réduction, dans une autre activité». Il est tentant de penser que notre époque a été l'époque reine du réductionnisme économique, pour s'en convaincre il suffit de regarder le journal télévisé.

Julien Freund établit une nette différence entre la théorie de l'économie et sa pratique. Il interprète la vision libérale et socialiste sur l'activité comme des points vue dogmatique détachés de la réalité de l'activité. C'est un résumé peu nuancé de sa pensée. Mais ce que j'ai compris est la chose suivante : les théories passent, le besoin reste. Car nous voilà enfin au cœur du problème, quels sont donc ces fameux besoins qui entraînent l'existence d'une chose telle que l'économie. Je suppose que les personnes qui ont lu Jean-Pierre Voyer auront quelques lumières sur ces fameux besoins. Mais en attendant je me laisse paresseusement porter par ma lecture. Et les besoins de l'homme s'éloignent pour laisser la place à un modeste hommage au capitalisme pour avoir « suscité l'expansion de l'économie moderne». Aurait-il suscité l'expansion de l'économie ancienne que ses mérites n'auraient pas été moindres. Mais quelques lignes plus loin vient poindre le début de l'essence de l'économie selon Freund. L'économie serait au service de la vie et non de l'argent. Cela pourrait aller à l'encontre d'une pensée qui soulignait une autonomisation de l'économie pour elle même, pour autant qu'une telle chose soit possible. Mais n'étant qu'a la cinquième page de l'ouvrage...

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