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Quai des Alpes . [ Strasbourg ]

Dominique Strauss-Kahn serait le candidat favori des Français pour la présidentielle de 2012, c'est ce que nous assènent les sondages depuis plus de six mois. Il suffit pour cela de taper « candidat favori des Français » sur votre moteur de recherche favori et vous pourrez mesurer toute l'étendue de la propagande. On se demande à quoi correspond le choix des Français car il n'y a qu'une feuille de papier à cigarette qui sépare la politique du directeur du FMI de celle de Nicolas Sarkozy. Il suffit pour s'en convaincre de tourner son regard vers la Grèce.

La Grèce est devenue le laboratoire européen en matière de réduction des droits sociaux. Pour se faire, la Grèce est sous la coupe de deux organisme supranationaux : l'Union Européenne et le Fond Monétaire International. Ces deux organismes se livrent à une politique de restructuration des états alors qu'ils ont été incapables de juguler le pouvoir de la finance. Et c'est pourtant la lutte acharnée entre les établissements financiers qui est à l'origine de ce qu'on appelle la crise.

« Pour bénéficier des 110 milliards d'euros d'aide de l'UE et du Fonds monétaire international, le projet doit être adopté avant la fin du mois de septembre. Conformément aux conditions posées par l'UE et le FMI, le montant des retraites est diminué, les possibilités de retraite anticipée sont sensiblement réduites, le nombre d'annuités nécessaires pour obtenir une retraite à taux plein passe de 35-37 à 40, et l'âge de la retraite pour les femmes est porté de 60 à 65 ans, rejoignant celui des hommes. » [source]

Cette crise n'est qu'une mutation du capitalisme, un pas de plus vers l'utopie libérale. La réponse à la course aux profits est paradoxalement « toujours moins d'Etat ». Le remède appliqué aux populations n'est qu'un remède à la crise interne des oligarchies financières.

Ce n'est pas une alternative à Sarkozy qui est en jeu pour 2012, c'est une alternative à ceux qui nous prônent qu'il n'y a pas d'autre alternative que de continuer la restructuration des nations sous l'égide de la finance. 2012 ne sera représentera pas de changement notable si ce n'est une accentuation de la pente qui nous mène vers le néant. 2012 ne pourra être un événement que par sa disparition, c'est à dire qu'il faudra rendre la prochaine élection présidentielle impraticable. Seule la mise au placard de l'événement pseudo-démocratique marquera l'avènement d'un renouveau démocratique. Ceci ne nous promet pas des lendemains qui chantent, mais nous n'avons guère le choix.

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