La prose de monsieur Delhommais




Le Gœftberg . [ Marlenheim ]


Le regard pénétrant, le chroniqueur économique perce la brume entourant le réel. Après une longue et intense cogitation, la sentence tombe, la grève est un luxe. Non seulement elle est un luxe, mais elle aussi imbécile. « Car, pendant que l'Europe cherche à protéger son passé en faisant grève, les pays émergents, petits et grands, construisent leur avenir en travaillant.»

Monsieur Delhommais intitula crânement son papier : c'est à Pékin qu'il faut aller manifester.

Les Français ont vraisemblablement compris le message depuis mongtemps et ils s'appliquent à corriger leur vilain défaut. Pour s'en persuader, il faut consulter l'évolution du nombre d'heures en grève en France. Le nombre d'heures de grève baisse chaque année, et même mieux, le Français n'est pas le champion d'Europe de la grève. Mais cela est encore trops pour notre homme. Ce carré d'irréductible gaulois se doit de disparaître au nom du pseudo-réalisme économique. On ne peut que sourire devant l'analyse de monsieur Delhommais, à savoir les Chinois travaillent pendant que les Français cessent le travail. Monsieur passe sous silence que les Chinois s'insurgent contre leur condition de vie. Deux jours après le billet de monsieur Delhommais, une grève éclatait en Chine dans quatre usines liées à Honda. Dans cette grève, le travailleur français peut reconnaître quelques principes de base : "Cette reprise a été marquée par des échauffourées entre 200 personnes, apparemment des responsables syndicaux, et des ouvriers qui refusaient de mettre fin à leur mouvement, les premiers voulant éjecter les seconds des lieux, a raconté à l'AFP l'un des grévistes, Xia Houquan."(source)

Monsieur Delhommais serait bien inspirer d'écrire ses articles en mandarin, histoire de faire profiter nos amis chinois de son génie.

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