Belle journée




Parc de l'Orangerie. [ Strasbourg ]

Monsieur Kouchner me fait penser aux « bons européens » de Carl Schmitt. Ce type de « bon européen » n'attend l'unité politique de l'Europe que comme un sous-produit, -pour ne pas dire un déchet- de l'unité globale de notre planète. L'axe central du traité de Lisbonne porte sur la liberté de circulation des marchandises et sur la mise en concurrence non faussée . Ce qui equivaut à la mort programmée des services publics. La plupart des services et des activités sera donc livrée aux intérêts privés, ceux-ci sont de nature égoïstes par définition. Les monopoles ne seront plus d'ordre étatique mais d'ordre industriel ou marchand. Le caractére démocratique de notre société est en train de passer du stade de purement formel à celui de purement spectral. L'accès des citoyens européens aux décisions relatives à la marche de sa communauté se rétricit comme une peau de chagrin. Il ne lui reste d'ors et déjà que les droits du consommateur au sens le plus étroit du terme. En France, les versaillais du 4 février 2008 sont d'accord pour enlever au citoyen tout pouvoir de décision. Ils ont enlevé le vernis démocratique de notre société. On peut penser qu'ils ont ouvert une période d'agitation, mais pour l'instant c'est un sentiment de stupeur qui prédomine. Mais pour Kouchner l'affaire est entendue car pour lui Mai 1968 a été « le dernier exercice de style des espérances révolutionnaires ». Voilà pourquoi monsieur Sarkozy et Kouchner peuvent tout se permettre. Plus c'est gros, plus ça passe, c'est ainsi que j'ai pu entendre la chose suivante : les français ont voté pour le traité de Lisbonne puisqu'ils ont voté Sarkozy. Les personnes qui émettent ce type d'avis vont généralement plus loin. Elles pensent que le référendum est inadapté pour se prononcer pour ou contre le traité européen. D'après elles, ce sujet serait trop complexe pour la plèbe, c'est là tout l'intérêt de la démocratie représentative. Pour ces personnes, le bon peuple est trop mal informé ou trop con pour se prononcer sur un tel sujet par un référendum. Par contre ces mêmes personnes jugent le saint troupeau assez avisé pour choisir la personne qui va se prononcer sur ledit texte. Notre bon peuple aurait mal voté par référendum sur un texte qui était porté à sa connaissance. Alors qu'il est plus sage de se prononcer sur un texte que l'on ne connaît pas, et mieux, de déléguer sa ratification aux partisans du "oui", tout en sachant que l'on a voté "non" la première fois. C'est cette dernière thèse que peuvent défendre certains internautes, et c'est tiré par les cheveux, c'est le moins qu'on puisse dire. Nous savons que le peuple peut changé d'avis, mais là nous avons de bons ventriloques. Dans la série des désillusions nous avons le directeur de la rédaction de Famille Chrétienne, Philippe Oswald : « On avait eu chez le candidat Sarkozy une critique, approuvée par nos lecteurs, de l'idéologie de Mai-68. Or, on se rend compte que le président est bien de cette génération en matière de vie privée ». Monsieur Oswald devait croire au petit jésus soviétique.

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