Mon village



Pont du Corbeau. [ Strasbourg ]


Les élections municipales ont un parfum de farce. Pour tous ceux qui ne voient dans les instances de notre belle république que démocratie formelle sous tutelle de la finance, cela est une affaire entendue. Mais la nostalgie me prend quand je pense au dépouillement des votes dans la grande salle de l'école des filles de mon village . Ma curiosité d'adolescent m'amenait à subir le long décomptage des bulletins de vote de ma commune. En général, le maire se représentait et sa réélection ne faisait aucun doute. Les quelques points perdus ou gagnés pouvaient alimenter les discussions. L'éternel perdant ne trouvait satisfaction que dans une défaite moins cuisante que d'habitude. La soirée se terminait au foyer municipal devant un bon verre de Meteor. Mais à cette époque les présidents se choisissaient au centre de la France, on les aimait bien enracinés. Le petit plateau de l'Ackerland sur lequel je me promenais après l'école était recouvert de champs de blé, d'avoine, de colza, de betteraves, de tabac, de patates... Il n'était pas rare d'y voir émerger des fleurs de coquelicot. Une décennie plus tard, la culture du maïs submergeait les trois quarts du plateau.

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