Qui est sauvé ?



Le Kochersberg .








Le risque de contagion de la dette souveraine est écarté pour aujourd'hui, nul ne sait pour demain. Je suis un peu comme une bonne partie de la population française, c'est à dire ignorante de la chose financière si ce n'est par ouïe dire. Si j'ai bien compris, l’État grec est en cessation partiel de paiement. Pourquoi « partiel » me direz-vous? C'est une bonne question, je pense que la restructuration de la dette grecque implique que certains engagements initiaux de l'État grec vis à vis de ses créanciers ne sont plus respectés. Un défaut «total» de paiement de la dette aurait entraîné le déclenchement des assurances sur les événements de crédit. Mais comme il y a des volontaires parmi les gentils prêteurs privés pour se satisfaire d'arrangement, l'événement de crédit change de catégorie.

Ces assurances contre les événements de crédit sortent un peu des règles de prudence bancaire. Pour être offertes sur le marché, elles ne nécessitent pas de fond de garantie. Alors quand il n'y a pas d'argent dans les caisses, comment faire? La solution a été de faire payer le contribuable dans le cas d'une faillite privée : « Les impôts américains ont payé par exemple les CDS de la Société Générale vis à vis de Lehman-Brothers. L'interconnexion des systèmes financiers était devenue telle que les mécanismes prévus pour sauver les déposants nationaux ont servi à protéger des intérêts internationaux ». Voilà, c'est aussi simple que cela ou presque.

Dans le cas de la crise souveraine grecque, on ne touche pas à ces fameuses assurances. Ceux qui proposent ce type de produit continuent de spéculer allègrement de leur côté. Tout cela est bien opaque vu de loin, mais les retombées ne font ressentir un peu plus clairement quelques temps après pour l'homme de la rue.

Dans le cas de la Grèce, les gentils prêteurs se sont pressés au guichet de l'État grec pour acheter de la dette à plus 6%. Ce qui est un placement plus attractif que la dette allemande qui était à 3%. Il faut aussi remarquer ce taux d'intérêt record a été proposé quasiment au lendemain de la crise financière. C'est à dire au lendemain du plan de sauvetage des banques.

C'est ici que le contribuable, ou simplement ce que l'on nomme le citoyen européen a comme une impression de déjà vu avec le plan de sauvetage de la Grèce. Peut-être ne s'agissait-il pas seulement de sauver la Grèce.

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