Une démocratie d'Opinion Way




Le parvis de la médiathèque André Malraux

Notre démocratie est donc une démocratie d'opinion, et je dirais même plus une démocratie d'opinion dirigée. C'est ce que nous révèle la cour des compte en pointant les dépenses élyséennes. Nous avons donc un régime qui commandite des sondages à sa gloire au frais de ses administrés, quoi de plus normal. Ce qui l'est moins, c'est le manque de finesse de l'opération de propagande. On peut même se demander si notre Carla binationale ira jusqu'à reprendre Tout va très bien Madame la Marquise, histoire d'égayer ce morne mois de juillet. La France ressemble de plus en plus à une république bananière. L'article du monde est éloquent :


L'institut de sondage OpinionWay sur la sellette
17.07.09 | 20h20 Le Monde

PARIS (Reuters) - La Société des Rédacteurs du Figaro a demandé que le quotidien cesse la publication de sondages réalisés par OpinionWay, un institut critiqué par l'opposition et qui compte l'Elysée parmi ses clients.

La Cour des comptes a fait part jeudi de ses interrogations sur le contrat signé en juin 2007 entre la présidence de la République française et un mystérieux cabinet d'études, lui-même chargé de commander des sondages à l'institut OpinionWay pour 1,5 million d'euros par an.

La présidence a payé en 2008 un "Politoscope" 392.288 euros alors que cette enquête a été publiée par LCI et Le Figaro et pouvait donc être connue gratuitement, selon le premier président de la Cour, Philippe Séguin. Au total, 15 enquêtes payées sur fonds publics étaient disponibles dans la presse.

Dans un communiqué, la Société des rédacteurs du Figaro fait part vendredi de sa "consternation" après ce rapport de la Cour des Comptes et prie sa direction "de mettre immédiatement un terme à ce type de 'coproduction' qui nuit gravement à la crédibilité des titres du groupe".

L'institut a répliqué, par la voie d'un communiqué, que les prestations fournies à l'Elysée d'une part et au Figaro et à LCI d'autre part n'étaient pas identiques. Pour OpinionWay, la prestation fournie à la présidence "correspond à des questions posées régulièrement dans l'enquête omnibus d'OpinionWay" et dont les résultats sont plus précis que ceux fournis aux médias.

SONDAGES EN LIGNE

Ces questions posées par la Cour des Comptes à l'Elysée se superposent aux critiques de responsables politiques d'opposition lors des dernières campagnes électorales.

Ségolène Royal et le dirigeant centriste François Bayrou affirment de longue date que l'Elysée utilise des instituts de sondage amis, notamment OpinionWay, pour laisser penser que le pouvoir a l'appui de l'opinion.

"Nous sommes ici au coeur d'un système d'instrumentalisation de l'opinion et de connivence entre le pouvoir, un institut de sondage et certains médias", écrit la députée socialiste Delphine Batho, proche de Ségolène Royal, dans un communiqué diffusé jeudi soir.

Dans son communiqué, OpinionWay rappelle qu'il compte parmi ses clients des organes de presse classés à gauche, tels le site Bakchich.info ou Le Nouvel Observateur, ou des municipalités de gauche comme la Ville de Paris.

L'institut créé en 2000 est critiqué par ses concurrents parce qu'il pratique majoritairement des sondages réalisés via internet, considérés comme moins fiables scientifiquement mais moins chers à réaliser.

Avant les dernières élections européennes, le nouveau venu est devenu le fournisseur de sondages de TF1.

Dans son rapport sur les dépenses de l'Elysée, la Cour des Comptes relève qu'OpinionWay n'est pas le client direct de la présidence.

Le contrat, "très succinct" selon Philippe Séguin et passé sans la mise en concurrence obligatoire, liait l'Elysée à un cabinet d'études qui n'est pas cité par l'institution.

Ce cabinet disposait d'une totale liberté d'appréciation quant aux études et sondages à mener et à facturer, ce qui privait la présidence de tout contrôle, remarque-t-il.

Selon le site Mediapart (www.mediapart.fr), ce cabinet que la Cour des comptes n'a pas cité est la société Publifact, dont l'actionnaire principal est un proche de Nicolas Sarkozy. Il s'agit de Patrick Buisson, ancien directeur du journal d'extrême droite Minute et ex-chroniqueur sur LCI. Il a été décoré en 2007 de la Légion d'honneur par le chef de l'Etat en personne.

Les services de l'Elysée ont répondu à la Cour que les relations contractuelles avec ce cabinet venaient d'être modifiées, avec notamment la règle d'un bon de commande par étude et la limitation du champ d'action, excluant a priori la facturation du "Politoscope".

Clément Guillou et Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse

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