Lecture d'été

 Je suis en train de lire James Ellroy et plus exactement sa description de l'amérique juste l'assassinat de Kennedy. Les frasques de l'ancien président assassiné sont assez connues, il est de notoriété publique maintenant que c'était un amateur de parties fines et qu'il avait des liens avec le crime organisé. Mais sans rentrer plus dans les détails, c'est la description des mœurs du pouvoir qui est faite par James Ellroy qui est captivante et c'est sa capacité établir des liens qui tiennent l'ensemble d'une société qui est impressionnante, de page en page on navigue allégrement entre le chef du FBI, des dealers noirs, des maffieux juifs ou italiens et des mormons pas si mormons que ça. En résumé comme tout écrivain de talent monsieur Ellroy produit un monde et ce monde s'inspire de qui se passe dans les médias. En lisant ses livres on pourrait extrapoler sur ce qui nous est donné à voir en France : un président dont la femme pourrait être sa mère en train de recevoir dans le palais présidentiel un animateur musical africain qui proclame qu'il est fier d'être noir et homosexuel. Bien sûr que sur le chapitre de la bienséance ne nous pourrions pas nous passer d'évoquer l'affaire Griveaux tant elle est emblématique de la nullité du paysage politique actuel. Nous allons peut-être penser au ministre de la justice qui se fait applaudir par les prisonniers, ce qui est une première dans notre pays et qui a quelque chose d'incongru voir de malsain. Peut-être que le fond de l'agitation sociale pourra donner un fond à tout cela, à savoir que l'on pourrait s'interroger les manifestations qui ont été autorisées durant le confinement alors que d'autres ont été interdites. 

Disons que James Ellroy nous fait réfléchir sur notre propre monde et ceci en dépit d'une écriture minimaliste qui frôle le rédhibitoire. James Ellroy est conscient qu'il est loin de proust et ne s'en cache guère, on a l'impression qu'il en tire même une certaine fiérté.

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