Il y a dix ans, on enterrait un peu plus la démocratie
C'est quand même un drôle de constat dans le royaume "démocratique" européen, voici en résumé ce qui s'est passé en dix dans les plus grandes " démocraties " du monde, éclairant n'est-ce pas :
"Les « non » français et néerlandais ne sont donc pas coupables de la crise. Dans le procès qui leur est fait depuis dix ans, c'est un fait important, car le grand fait de la vie politique européen de ces dix dernières années est bien cette crise. C'est elle qui, aujourd'hui, redéfinit les rapports entre les peuples et l'Union européenne. Du reste, en raison de la stratégie de contournement de cette décision des dirigeants européens, la Constitution est de facto entrée pour l'essentiel en vigueur en 2009 avec le traité de Lisbonne. Et, comme on l'a vu, le « fédéralisme » de Lisbonne est du même ordre que celui du projet de Constitution. Mieux même, la crise a été utilisée comme prétexte pour aller plus loin dans la centralisation européenne avec le Two-pack, Six-Pack, le MES et le pacte européen. Or, ce ne sont pas ces institutions qui ont freiné la crise de la dette, bien au contraire, c'est l'engagement de la BCE de « tout faire » pour stopper les attaques contre les Etats membres. Un engagement qui, en réalité, est à la marge des traités et qui a été validé sous condition par la Cour de Justice européenne.[…]
Mais les « non » à la Constitution ont provoqué un dernier effet collatéral dans la gestion de la crise : la peur des peuples. Toutes les décisions prises pendant la crise, tous les changements à l'architecture européenne ont été prises non seulement en prenant soin d'éviter la sanction populaire, mais souvent également en prenant soin de se prémunir contre les résistances des peuples. On a renversé des gouvernements en Grèce et en Italie pour s'assurer des politiques menées dans ces pays, on a réclamé en Espagne ou au Portugal des accords entre les grands partis pour « neutraliser » des élections, on a fait revoter le parlement chypriote sous la menace pour obtenir le résultat désiré. Le pacte budgétaire, le MES ou les nouvelles règles budgétaires n'ont pas été soumis à référendum et, en France, le pacte budgétaire a été adopté par des parlementaires de la majorité soumis à de fortes pressions... Bref, depuis 2005, l'Europe est devenue entièrement autiste, enfermée dans ses certitudes économiques. La querelle actuelle avec la Grèce en est la preuve. Et « l'approfondissement » promis par Angela Merkel et François Hollande récemment se fera sans « changement de traité », donc sans besoin d'en appeler au peuple... " [ source ]
"Les « non » français et néerlandais ne sont donc pas coupables de la crise. Dans le procès qui leur est fait depuis dix ans, c'est un fait important, car le grand fait de la vie politique européen de ces dix dernières années est bien cette crise. C'est elle qui, aujourd'hui, redéfinit les rapports entre les peuples et l'Union européenne. Du reste, en raison de la stratégie de contournement de cette décision des dirigeants européens, la Constitution est de facto entrée pour l'essentiel en vigueur en 2009 avec le traité de Lisbonne. Et, comme on l'a vu, le « fédéralisme » de Lisbonne est du même ordre que celui du projet de Constitution. Mieux même, la crise a été utilisée comme prétexte pour aller plus loin dans la centralisation européenne avec le Two-pack, Six-Pack, le MES et le pacte européen. Or, ce ne sont pas ces institutions qui ont freiné la crise de la dette, bien au contraire, c'est l'engagement de la BCE de « tout faire » pour stopper les attaques contre les Etats membres. Un engagement qui, en réalité, est à la marge des traités et qui a été validé sous condition par la Cour de Justice européenne.[…]
Mais les « non » à la Constitution ont provoqué un dernier effet collatéral dans la gestion de la crise : la peur des peuples. Toutes les décisions prises pendant la crise, tous les changements à l'architecture européenne ont été prises non seulement en prenant soin d'éviter la sanction populaire, mais souvent également en prenant soin de se prémunir contre les résistances des peuples. On a renversé des gouvernements en Grèce et en Italie pour s'assurer des politiques menées dans ces pays, on a réclamé en Espagne ou au Portugal des accords entre les grands partis pour « neutraliser » des élections, on a fait revoter le parlement chypriote sous la menace pour obtenir le résultat désiré. Le pacte budgétaire, le MES ou les nouvelles règles budgétaires n'ont pas été soumis à référendum et, en France, le pacte budgétaire a été adopté par des parlementaires de la majorité soumis à de fortes pressions... Bref, depuis 2005, l'Europe est devenue entièrement autiste, enfermée dans ses certitudes économiques. La querelle actuelle avec la Grèce en est la preuve. Et « l'approfondissement » promis par Angela Merkel et François Hollande récemment se fera sans « changement de traité », donc sans besoin d'en appeler au peuple... " [ source ]
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