Les « rebelles syriens » dans les médias aujourd'hui



Étang du Frac











 Évolution du conflit syrien dans les médias sur France Culture :
« En ce temps-là, la guerre en Syrie présentait au moins un attrait : celui de la simplicité. Les gentils étaient du côté de l’insurrection, les méchants du côté du régime. Le Bien, le Mal : lecture commode d’un conflit qui devait se solder, tôt ou tard, par un nouveau succès sur l’échiquier de la démocratie dans le monde arabe.
En ce temps-là, nous étions en 2011, puis en 2012. Que s’est-il passé depuis ? Un observateur qui se serait absenté pendant seulement quelques mois serait sans doute surpris, en lisant la presse, en écoutant les commentaires des experts, de constater que les rebelles ne sont plus seulement des victimes, mais parfois des assassins ; que Bachar el Assad n’est plus seulement un bourreau mais qu’il est peut-être le meilleur rempart pour empêcher son pays de tomber aux mains des islamistes les plus radicaux, ceux d’Al Qaida. »

Émission à écouter une oreille critique, of course :








Le journaliste Malbrunot s'exclame à la fin de l'émission : « on s'est beaucoup trompé, aujourd'hui on paye nos erreurs », c'est le moins qu'on puisse dire.


Après avoir renoncé aux frappes punitives suite au coup diplomatique russe, notre président Hollande propose d'armer les bons rebelles, on se demande bien comment il va opérer le tri car la situation semble fort complexe:



« L'évaluation reflète une situation très complexe avec l’éclatement de la rébellion en un millier de groupes, avec les diverses graduations du “djihadisme”, etc., et aboutit essentiellement à la conclusion que les forces rebelles qui sont “acceptables“ selon les critères du bloc BAO constituent un quart à un tiers au maximum des effectifs de la rébellion. D’autre part, ces forces ne sont pas les plus efficaces et, selon diverses sources, certaines d’entre elles envisagent de coopérer, ou coopèrent effectivement avec les forces régulières syriennes contre les djihadistes. Dans tous les cas, les affrontements entre rebelles “convenables” (selon les cirières BAO) et les djihadistes sont de plus en plus nombreux, tout cela compliquant encore plus la situation sur terrain, en Syrie même. Cette complication est un lieu commun de cette guerre, mais une appréciation précise permet de mieux encore en appréhender la pression qu’elle fait peser sur la situation.» [ Source ]


Et cette complexité se reflète actuellement  dans la presse sous contrôle, ainsi le Monde nous état de heurts entre une branche du « califat » d’Irak et ce qui serait l'Armée Syrienne Libre. Et bien sûr, personne n'ira penser que cette branche du « califat » d'Irak a un lien quelconque avec une puissance étrangère à la Syrie. Je souligne la chose, car certains ont pu penser qu'il n'y avait pas d'intervention étrangère en Syrie.

« Les combattants de l'EIIL se sont emparés mercredi soir d'Azaz, provoquant la colère d'une partie de ses habitants et l'indignation de la Coalition de l'opposition syrienne, qui a accusé le groupe djihadiste de se détourner du combat contre le régime pour asseoir son influence dans les "zones libérées".
Plus tôt dans la journée, celle-ci avait condamné les pratiques de l'EIIL.
"La Coalition condamne les agressions de [l'EIIL] contre les forces de la révolution syrienne ainsi que son mépris répété envers la vie des Syriens, et considère que [ses] pratiques [...] sont contradictoires avec la révolution syrienne et les principes que celle-ci cherche à mettre en place"
.» [ Source ]


Le conflit syrien est un révélateur sur le nouvel état du monde. Vu de mon rez de chaussée, il nous en dit  beaucoup  sur les rapports de force en France. Le malheur des Syriens étant infiniment plus intense que le nôtre, il peut paraître déplacé d'en parler confortablement assis dans son fauteuil. Mais dans la mesure où nos représentants officiels ne restent pas neutres dans ce conflit, le citoyen lambda est censé prendre parti. Et avant de prendre parti, il est tenu d'analyser le flot de nouvelles qu'il a disposition. 

Nous entendons souvent  parler d'intervention  étrangère  à propos de la Syrie.  Et l'intervention est souvent comprise comme une action armée menée directement par  les forces militaires des pays comme la  France ou les Etats-Unis.  Ce type d'action n'est qu'une modalité de déstabilisation d'un  pays.  A partir du moment où ces pays sortent d'une parfaite neutralité, nous pouvons considérer qu'ils sont en position d'ingérence. Et si en plus ils livrent un soutien logistique à l'un des partis en guerre, nous nous trouvons en présence d'intervention. Il se trouve que l'aide non létale des « amis de la Syrie » consiste aussi dans la livraison de lunettes de visée nocturne, on voit là l'horrible plaisanterie. Carl Schmitt a bien  résumé la chose dans son article L'ordre du monde après la deuxième guerre mondiale : « Mais à chaque fois qu'on a une neutralité entière ou un quart de neutralité ou une moitié de neutralité, on a aussi une guerre entière, ou un quart , ou une moitié de guerre.» Dans le cas qui nous intéresse, il est parfaitement clair que la France est partie prenante dans la guerre civile syrienne, ainsi que ces alliés tel que le Qatar. Le Qatar qui a aussi participer à la coalition qui attaqua la Libye . Ceux qui veulent une intervention de  communauté internationale « made in USA » veulent tout simplement une intensification de la guerre.



Ce conflit permet de tracer des lignes de fracture à travers le monde occidental. Nous avons d'une part  ceux qui se gargarisent du devoir d'ingérence,  c'est le parti le plus belliciste et de l'autre une opinion publique rétive à la guerre juste. C'est vrai qu'elle en a vu des "guerres justes". La plus emblématique des guerres justes de notre époque fût celle d'Irak.


Une information de taille m'avait échappé, je savais que le Qatar était impliqué dans le conflit syrien, mais j'ignorais son degré d'implication. Maintenant cela se précise, le Qatar aurait déjà dépensé entre 1 et 3 milliards de dollars pour venir en aide aux rebelles syriens. A titre de comparaison l'intervention en Libye a coûté au moins 600 000 millions aux pays qui ont mené l'attaque contre le régime du colonel Kadhafi, à savoir la France et l’Angleterre. Le régime Libyen est tombé après avoir reçu près de deux cents missiles de croisières sur son territoire. Et dans le cas syrien il faudrait ajouter l'aide de l'Arabie Saoudite, ce qui nous fait une somme assez rondelette. Quant à l'Amérique et la France, ils ont accordé plusieurs millions d'euros à l'opposition dans le cadre d'une aide non létale. Je ne vais pas m'appesantir plus sur la division du travail dans la destruction du régime syrien actuel. Mais il est maintenant de notoriété publique que la « rébellion » syrienne n'est pas démunie devant l'armée officielle.

Maintenant les États-Unis et leurs alliés s'étaient dits prêts à bombarder la Syrie, puisque selon eux, la ligne rouge a été franchie : à savoir l'utilisation de gaz de combat par le régime syrien. Les États-Unis se font les chantres de la stratégie de la tension . Nous nous trouvons depuis quelques semaines dans une opération de légitimation d'éventuelles actions militaires contre la Syrie de la part d'une coalition dont les principaux moteurs devraient être la France et les États-Unis. Ceci est une opération qui ressemble à une à une lutte de pure prestige. La première puissance militaire du monde ne peut déroger aux limites qu'elle a fixées, c'est une question de prestige. Toute faiblesse de sa part sera interprétée comme une faiblesse  immédiatement interprétée en défaite. Et pour l'instant, on assiste effectivement à une défaite du clan occidental et des monarchies pétrolières. Quant à la France, on a assisté à une véritable déconfiture de sa diplomatie, Elle a été parfaite dans le rôle de la cinquième roue du carrosse qui caracole en tête. la gauche interventionniste humanitaire est arrivée au bout de ses contradictions, il ne lui reste qu'à faire le sale boulot des réformes de privatisation rampante sans avoir joué jusqu'au bout le rôle de chevalier blanc protecteur de la veuve de l'orphelin contre le régime syrien. Ce qui est flagrant pour la gauche de gouvernement implique aussi toute une certaine gauche qui se dit alternative. Cette dernière s'étant attelée à tout un travail policier visant à discréditer tout ceux qui pouvaient émettre des critiques contre l'ingérence de notre gouvernement dans les affaires syriennes. La défense du néocolonialisme fût assurée sous la bannière de l'antifascisme, Voilà donc le paradoxe où une certaine gauche extrême s'est enferrée. Parallèlement elle a contribué de creuser le tombeau de la lutte sociale en se disqualifiant dans le conflit syrien, elle a fourni des troupes fraîches à ses contradicteurs. Le problème n'est pas la gauche, mais une certaine gauche, quand on a en tête l'analyse de WSWS sur le conflit syrien, on voit bien où le bât blesse dans dans la partie visible de l'aile gauche extrême du parti gouvernemental français. Depuis le début les trotskistes de WSWS dénonce les événement s en Syrie comme une guerre néo-coloniale. Tandis que   l'aile gauche extrême du parti gouvernemental français n'avaient de cesse de traiter de bacharistes ceux qui émettaient des doutes quant sur la qualité des informations livrées par les grands médias sur la situation en Syrie. Maintenant, nous sommes approximativement fixés sur la chose et la manichéisme n'est plus possible. La déconfiture diplomatique de Hollande a entraîné l'extrémité de son parti, celui-ci n'en a toujours pas conscience.






Commentaires

Anonyme a dit…
Vous nous feriez pas une sorte de gros complexe des fois ?
Le platane a dit…
C'est un article qui devrait parler spécialement à des gens de votre espèce.
Anonyme a dit…
Les gens qui confondent les torchons et les serviettes, ingérence étrangère et intervention militaire, un penseur de l'immigration avec un théoricien de l'économie politique et, last but not least, Le rouge avec le brun ? Mais c'est tout vous ça si je ne m'abuse mon bon docteur.
Le platane a dit…
Comme d'habitude, vous dîtes n'importe quoi, c'est bien vous écriviez en début d'année:


« Entre temps l’imbécile heureux (on l’espère pour lui) en a profité pour nous livrer ses impressions sur la Syrie. Et forcément le fantasme de l’intervention étrangère est en très bonne place . Une tarte à la crème et une éventualité à laquelle personne ne croit plus depuis longtemps, si ce n’est quelques vieux messieurs comme BHL et Collon ; qui eux par contre en salivent des tonnes et des tonnes … »


C'est marrant comme notre président Hollande en a parler ces derniers temps, ainsi que le président des Etats-Unis. Non seulement, ils en parlèrent, mais ils mirent quelques bâtiments de guerre dans l'est de la Méditerranée pour faire joli.

Une ingérence est une non intervention d'après vous? Vous essayez de vous rattraper aux basses branches, mais quand on a touché le fond comme vous, le spectacle est assez comique.


Les dieux rendent fous ceux qu'ils veulent perdre.
Anonyme a dit…
Vous aurez beau la traduiere en latin votre citation à la con ne changera rien à l'affaire. Un torchon n'est pas une serviette, l'ingérence n'est pas l'intervention, et le rouge et le brun ont difficilement bon ménage. Je vous laisse méditer sur le mot folie Monsieur je joue au docteur.
Le platane a dit…
Rions encore un peu avec vous

ingérence :
» Étymologie

Du préfixe latin in- (« dans ») et gerere (« faire ») soit "intervenir à l'intérieur" (d'un autre pays).
Anonyme a dit…
L'ethymologie est une chose la langue, sa vie, ses mouvements par exemple, une autre. Vous voulez que je vous montre ?

Quand vous modiiez un article vous ne l'indiquez jamais ? C'est la nététhique anticonforme qui vous y pousse ? Il vous payent pour leur faire la pub les guignols du WSWS ? A la pièce ?
Le platane a dit…
Rions un peu avec vous :

Définitions de s'ingérer
 s'ingérer
verbe pronominal Conjugaison
(latin ingerere, porter dans)
• Définitions
• Synonymes

• S'introduire indûment dans quelque chose, intervenir sans invitation : S'ingérer dans la vie privée de quelqu'un.




http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ing%C3%A9rer/43066?q=s+ing%C3%A9rer#42969


Bon, à part ça, je crains de ne pas pouvoir vous publier… enfin j'hésite encore. C'est vrai qu'à des moments, vous êtes trop drôle.
Le drôle a dit…
C'est comme bon vous semble mon bon Monsieur. Pour le reste, sur le fond de votre affaire, on l'attend toujours votre intervention militaire étrangère. Depuis le temps que vous nous l'annoncez imminente on finirait même par trouver ça risible. Enin ça dépend qui ... Tout est relatif.
Le platane a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Le platane a dit…
Commentaire modifié 1/2 heure après postage :

Faut-il vous rappeler que les bases arrières des « rebelles » se situent en Turquie et en Jordanie, faut-il vous rappeler que l'aviation militaire israélienne a déjà bombardé le territoire syrien plusieurs fois. Faut-il vous rappeler que certains pays de l'Otan fournissent du matériel militaire non létal, matériel de communication militaire ou de matériel militaire de visée nocturne. Faut-il vous rappeler que les forces de l'Otan ont déployé des missiles militaires le long de la frontière turque. Faut-il vous rappeler que les États-Unis ont envoyé quelques bâtiments militaires au large des côtes syrienne, et que de plus ils s'enorgueillissent d'avoir fait évoluer la situation sur les armes chimiques de ce fait, c'est à dire en maintenant un moyen de pression d'ordre militaire. Fait-il vous rappeler que le Qatar alimente les « rebelles » à coups de milliard de dollars, argent qui sert à payer les combattants ainsi que leur armement militaire. N'en jetez plus la cour est pleine. Bref, vous pouvez prendre la chose par n'importe quel bout, il y a bien intervention militaire étrangère dans le conflit syrien. Ce qui vous chagrine, c'est que malgré tout cela, les forces occidentales et leurs alliés ne soient pas encore arrivées à bout du régime syrien. Que l'on regrette cette situation ou non, il y a bien intervention militaire. L'intervention humanitaire ne se fait qu'avec des sacs de riz sur l'épaule pour ainsi dire.
Le platane a dit…
Bon je vais laisser ce sujet pour l'instant, car l'affaire est largement entendue.
Le drôle a dit…
Mouais, moais, mouais. Mais on est encore loin de la "tempête du désert" annoncée. Vous me direz y a avait pas que vos Soral et autre informateurs du genre branché sur le Collon pour s'exciter. Fabius, BHl et m^me Obama n'étaient pas en reste. Vous êtes donc tout excusé de votre connerie si largement partagée
Le platane a dit…
C'est sous votre crâne que la tempête du désert a lieu.
Interlude a dit…
Bientôt la fin des vacances ? Pour fêter ça ; ça : http://www.youtube.com/watch?v=Hrw8vP1xmxs
Le platane a dit…
En quoi les problèmes de chiites de M. Moualek modifie en quoi que se soit le fait qu'il y ait eu intervention étrangère en Syrie. Vous comprenez qu'il n'est pas possible de continuer ce fil de discussion dans ses conditions. Enfin , je doute que vous compreniez.
No Comprendo a dit…
Si vous êtes si sûr de tout ce qui vous passe par la tête, pourquoi douter Monsieur ?
Le platane a dit…
Qu'est-qu'une intervention militaire étrangère? En voilà une bonne question? Pour avoir une bonne définition de la chose, il vous suffit de lire Libéramerde. C'est tout pour aujourd'hui.



http://www.liberation.fr/monde/2013/11/01/syrie-pas-de-geneve-2-sans-la-participation-de-l-opposition_943892

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