Note sur les responsables dans l'imaginaire collectif



Gare de Strasbourg










J'ignore si les milieux autorisés s'attendaient  à un plébiscite en faveur des idées " européennes " en Italie. Mais force est de constater que les Italiens n'ont pas été séduits par les tenants d'une Europe telle qu'elle existe dans ses institution, dans sa monnaie et dans ses représentants. Parmi tous les commentaires, il y aurait beaucoup de choses à souligner. Mais il en est un qui a particulièrement retenu mon attention, et dans lequel on retrouve cette phrase énigmatique :


« Une rage sourde, liée à l'appauvrissement du pays, et une haine dirigée vers une classe politique corrompue, responsable dans l'imaginaire collectif d'avoir plombé l'économie d'un des pays les plus riches du monde. » (1)

Alors comme cela la classe corrompue serait « responsable dans l'imaginaire collectif ». Soit c'est une responsabilité imaginaire, auquel cas ont se demande bien à quoi servent les hommes politiques ou c'est une responsabilité réelle, ce qui serait plus conforme à l'attente des citoyens et à la profession de foi de l'homme politique. A quoi sert un homme politique si par définition il est dégagé de toute responsabilité. Car dans l'imaginaire collectif, il est possible que les hommes politiques soit chargés d'une responsabilité, c'est d'ailleurs leur seule raison d'être.

Si ce n'est pas la classe politique qui est responsable dans sa totalité de l'appauvrissement des Italiens, il est indéniable qu'elle endosse au moins une certaine culpabilité à défaut de responsabilité. Mais l'idée est peut être la suivante, la classe politique ne peut rien devant les grandes mutations de notre monde qui commanderaient de détruire les  entraves au libre échange. Ces échanges s'ajusteraient de manière mécanique et le seul travail de l'homme serait de mettre de l'huile dans cette machinerie pour que celle-ci puisse développer en se défaisant des chaînes d'archaïsme . Les crises ne seraient qu'une mue dans laquelle la société serait sommée de changer d'oripeaux. La classe politique consciente de ce changement " naturel " ne peut être que freinée par le misonéisme  des classes populaires : le cas où les masses se refusent à se plier aux injonctions du flux de marchandises qui ne demanderait qu'à s'échanger le plus librement pour le plus grand bien du consommateur. Alors, peut -être, si l'on adopte l'idée d'un marché plus ou moins autonome, il est possible que la  classe politique  puisse être exemptée de toute responsabilité , ou que cette responsabilité soit reléguée dans « l'imaginaire collectif ».

 (1) http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/19/la-campagne-electorale-italienne-envahie-par-les-populismes_1834989_3232.html

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