la triste figure du réformisme






La cascade de la Serva . [ Strasbourg ]

Les propos de Xavier Mathieu montre que les deux options possible pour un syndicat. Les deux options sont les suivantes, soit il s'oriente vers un syndicalisme d'action, soit il choisit d'un syndicalisme de collaboration. Il semblerait que la CGT soit un syndicat d'action à la base mais un syndicat de collaboration au sommet. J'en parle à mon aise car je suis encarté depuis une dizaine d'année et délégué du personnel le temps d'une fermeture d'usine. Les fermetures d'usines sont remplies d'anecdotes les unes les plus truculentes que les autres. Pour le coups, il m'en souvient d'une qui se rapporte à l'affaire Xavier Mathieu. C'était devant la préfecture de Strasbourg, avant un rendez-vous avec le ministre du travail et de l'industrie de l'époque. C'était le genre de grande réunion que l'on vous concocte pour montrer que l’Etat n'est pas insensible à votre sort, et que malgré tout vous restez un esclave salarié français. Donc, tout le monde est là, ministre, préfet, responsable syndical grand-est, DRH de l'usine, PDG de l'usine, responsable des négociations du groupe, responsable de ci et de ça et délégué du personnel. Tout cela se passe sous les lustres de la République. Rassurez-vous, dans un plan social, les réunions commencent sous les lustres pour finir dans une construction modulaire de type Algeco non ventilée sous 35° à l'ombre et des né. Il ne reste plus que deux délégués du personnel, le directeur d'usine intérimaire et le directeur de la DDTEFP. Mais restons devant les grilles de la préfecture fin mars 2006, au moment de rentrer notre délégué régional s'entretient avec le responsable des relations humaines du groupe. Il faut préciser que j'ai appris l'existence de ce délégué régional deux mois avant l'annonce de la fermeture du site. Les plus anciens affirment l'avoir vu vingt ans avant, plus maigre et avec des cheveux longs. Seul notre délégué syndical était en contact avec ce délégué. Mais de quoi parlait-il avec le négociateur de la multinationale? Ce bon monsieur se plaignait des délégués turbulents issus des rangs de la LCR qui perturbaient les assemblées nationales de la CGT. Mais il tenait à rassurer notre négociateur, ces derniers n'étaient qu'une infime minorité qui était jugulée par des personnes sérieuses et responsables comme lui. Je vais enlevé mes petites lorgnettes pour essayer de de recentrer mon propos sur le camarade Bernard.


On dit qu'il a existé à toutes époques des syndicalistes qui ont joué le rôle de frein moteur dans ce qu'on appelle le mouvement social: « il faut savoir arrêter une grève dès que satisfaction a été obtenue ». Bon je vous l'accorde, Maurice Thorez n'est pas un responsable syndical, mais je pense que tout le monde aura compris. Certains pensent que le syndicalisme comporte en lui-même les germes de l'aliénation, mais je ne vais pas rentrer dans ce passionnant débat maintenant. Je vais me contenter d'un historique rapide des dix dernières années de la confédération syndicale. Avec l'effondrement du mur de Berlin, la centrale va peu à peu sombrer dans un réformisme sans complexe avec l'intronisation de Bernard Thibault comme secrétaire général lors du congrès de Strasbourg. Ce petit côté européen des débuts va se poursuivre avec le soutien du nouveau secrétaire général au Traité Constitutionnel Européen, ce traité va être finalement rejeté par la grande majorité de la confédération et par la majorité des Français en 2005.

L'ironie de l'histoire, c'est que les juges allemands freinent des deux pieds quant à l'application du traité de Lisbonne en Allemagne. Le traité de Lisbonne n'est que le frère jumeau du feu Traité Constitutionnel Européen. Ils ne le trouvent pas assez démocratique à leur goût. Finalement les juges allemands sont à la pointe du progrès contre la mondialisation comparé au secrétaire général de la CGT. Je crois que là, on a presque touché le fond!

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