Sédition au supermarché




Rue de l’Abbé Lemire . [ Strasbourg ]


Chez Hobbes, il faut deux ingrédients nécessaires à la sédition. Il faut d'une part, une paupérisation de la population, mais cet appauvrissement n'est nullement la cause principale d'une guerre civile. L'élément déclencheur d'après le philosophe anglais, c'est le sentiment d'inégalité. Ce sentiment d'inégalité est ressenti sur la base de la participation de chacun aux charges publiques.

Nous vivons de puis quelques décennies sur un modèle qui est réputé accroître l'efficacité du service rendu au citoyen par le dessaisissement des prérogatives de l'Etat. Quand ce n'est pas l'efficacité qui sert d'argument, se sont des nécessités budgétaires créées de toutes pièces qui justifient la privatisation du monde. Ce que l'on qualifie encore de citoyen est vendu à la puissance privée et ne plus peser sur les politiques publiques.

Les services publics sont alors rendus par des entreprises privées qui s'enrichissent à moindre frais sur le citoyen. Mais une fois que ces entreprises sont parvenus à leur limite de rentabilité, elles cessent de rendre les services liés au bon fonctionnement d'une nation. C'est alors que réapparaît l'État. Ce dernier se verra contraint de demander aux citoyens à consentir un effort supplémentaire pour pallier à la déficience et à l'incurie de l'entreprise privée. Cette dernière, au final à quand même réussit son pari, faire gagner de l'argent a ses actionnaires. Car une entreprise qui ne gagne pas d'argent ferme, c'est là la logique de l'entreprise privée.

C'est ainsi que s'étant enrichie sur le bien public, elle rend à la collectivité un outil dégradé. La collectivité doit alors remettre à neuf l'outil nécessaire à son bon fonctionnement. Cet effort est demandé à ceux qui ont payé un service sensé être plus efficace car gérer par des gens animés par leur égoïsme. C'est la théorie de la main invisible qui vous fait les poches.

Il apparaît que le type de société décrite grossièrement dans les quelques lignes qui précèdent font partie du projet politique de notre président à talonnettes. Le projet est bien entamé et il est largement en phase de réalisation. D'après les quelques critères de Hobbes, notre président à talonnettes est en train de nous préparer le terrain pour la guerre civile. Bien sûr, les mots sont forts. Et la plupart des Français se sentent fatigués, ils préfèrent porter le joug d'une fatalité douteuse.

Pour terminer, je trouve qu'il se trouve beaucoup de choses contestables dans mon petit billet, mais pour faire court, je pense que notre président est le président de la sédition. D'ailleurs cela ne serait lui rendre service que de le laisser dans ses fonctions. Ses provocations infantiles me semblent autant d'invitations à écourter son piteux mandat.






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