Le dernier rempart

Rue de la broque . [ Strasbourg ]

Voilà, c'est annoncé. Le prochain rendez-vous social aura lieu en mars. Heureusement que les syndicats sont là pour juguler le malaise social. D'ailleurs c'est le rôle que tout le monde leur reconnaît. Le mari de Carla Bruni n'a t-il pas déclaré que les syndicats étaient dans leur rôle? Cette déclaration m'a semblé comme une sorte d' aveu de faiblesse de la part de notre petit décideur. Mais je me suis trompé, ce n'était pas une remarque destinée à apaiser momentanément le climat social en ménageant les syndicats avant le grand rassemblement du 29 janvier. Le rôle des syndicats est pleinement reconnu par le président à talonnettes car ils demeurent les derniers remparts devant une menace de véritable grogne sociale. Pour être clair, je ne considère les défilés bovins où les travailleurs traînent leurs savates sous un flot de décibels abrutissants comme l'expression d'un véritable mécontentement social. Tant qu'on en restera là, rien de bougera. « On ne défile pas deux fois dans la même manifestation certes, et on verra ce qu'on verra en mars », voilà ce que répondront les syndicats. Notre petit président à talonnettes a besoin des syndicats, et quand il déclare que ces derniers sont dans leurs rôles, il le pense sans malice. Les syndicats semblent être da dernière chance de se maintenir au pouvoir, il le sait, il compte sur eux, il n'a pas d'autre alternative. Les grandes centrales syndicales entendent différer toute véritable contestation sociale, contrairement à leurs déclarations d'intention. Ils martèlent haut et fort devant les caméras de télévision une volonté de progrès sociale alors que dans la réalité il ne font qu'ajuster la main d’œuvre au besoin du marché. Nous n'avons plus besoin de syndicats d'accompagnement, c'est à dire de syndicats qui se proposent d'accompagner le chômeur vers futur emploi, sa future exploitation, son nouvel asservissement. Notre président à talonnettes a révéler que les syndicats étaient sa dernière carte à jouer dans ce début de crise, c'est aussi cela la rupture.