En passant et en regardant la télévision d'un oeil distrait
Dernièrement j'ai lu que pour Mélenchon : ""Le vrai séparatisme religieux, c'est celui qui fait qu'en Alsace-Moselle, nous payons 60 millions d'euros par an pour les curés et les rabbins - et nous payons tous. Je ne veux pas payer de curés ni de rabbins".
Je note que que le fait de payer les serviteurs de Dieu par l'état date de la dispute entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, dans le cas qui nous intéresse entre le Saint Empire Romain Germanique et Rome. L'empereur luttait contre le risque séparatiste des hommes d'église en les payant, il les payait pour qu'il soit avant tout fidèles à l'empereur et non au pape. Voilà donc comment on luttait contre le séparatisme au moyen-âge, et cette mesure a perduré avec le concordat. Mais je pense que la volonté colonialiste française incarnée aujourd'hui par Mélenchon n'a pas compris la chose ainsi.
Aujourd'hui une ministre demande une enquête sur "l'islamo-gauchisme" au sein de l'université , je suppose que sous cette étiquette assez mal définie on vise les derniers développements du gauchisme universitaire. Il vrai que l'université française a vécu d'étranges épisodes et l'on a entendu des notions de cours "non mixte", des cours ou des discours interrompus par le militantisme gauchiste... Je ne rentrerai pas dans le détail. Dans une émission de Taddei diffusée par RT France, une invitée présentée comme sociologue de profession disait en substance que le fait de discuter de la scientificité des pensées issues des écoles qui se sont développées et qui sont désignées à tort ou à raison par "islamo-gauchisme" menait à une impasse et qu'en définitive il s'agissait d'un combat politique.
Je ne vais pas non plus discuter de la scientificité de certains enseignements au sein de l'université, bien que j'ai un un a priori négatif sur certaines choses. Mais il me semble que montrer des enseignants ayant une situation matérielle assez confortable et évitant de penser la scientificité de leur démarche, montrer ces mêmes enseignants se précipitant directement dans une démarche politique est peut-être ce qui était recherché. En fait une enquête paraît superflue, la mise en lumière d'une partie marginale de l'université suffit pour faire diversion au milieu d'une pandémie dont les conséquences changent et changeront la donne, et je pense que ce n'est certaines nouvelles disciplines sociologiques déclinées du gauchisme des années soixante-dix qui vont permettre d'appréhender ce qui va nous arriver. Je me trompe peut-être.
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