le patron de la République en marche nous parle

"« La France peut relever ce défi de l’intégration des réfugiés. C’est la conviction du gouvernement, qui s’est saisi avec courage et sans tabou de ce sujet sensible. Parce que notre système d’accueil ne peut plus continuer ainsi », conclut-il."

C'est extraordinaire, alors que les droits des travailleurs sont sérieusement entaillés, notamment avec la loi travail de 2016 et les prochaines lois "travail" visant à plonger les Français sous le knout du patronat. Nous avions cru comprendre que ces fameuses lois "travail" et la fin du système social  à la française était inéluctables dans la mesure où de bonnes têtes nous expliquaient que nous n'avions plus les moyens de maintenir un état providence. Mais, n'est-ce pas un miracle de fin d'année, notre gouvernement minoritaire annonce que l'on peut relever de l'intégration des réfugiés alors que ce gouvernement a déjà du mal à intégrer des millions de chômeurs dans le système salarial. Je rappelle que la lutte contre le chômage est un objectif partagé par nombre de gouvernement qui ce sont suivis et que nous n'avons pas encore assisté une baisse du chômage qui nous ramène à des taux inférieur à ceux de  1981.

Nous rappelons aussi que la chambre chargée de voter les lois a été élue par moins de la moitié des Français, ce qui marque la fin de la démocratie en quelque sorte. Nous avons donc une intégration des réfugiés voulue et effective concomitante à la fin de la démocratie et et des objectifs sociaux comme la baisse du chômage clamée chaque début de semaine mais qui ne seront jamais atteints. 
 
Du coup je pense que l'on aura du mal à me convaincre.   

Commentaires

A croire qu'il y aurait une certaine logique là-dedans...

"Le maintien dans les quartiers de logements sociaux de ces villes de catégories populaires immigrées et précaires permet d'offrir une main-d’œuvre bon marché à l'économie métropolitaine et contribue à l'image factice de "ville ouverte". Aujourd'hui, 60% des immigrés vivent dans les quinze premières métropoles." (p.24)

"Si la division internationale du travail permet de réduire les coûts salariaux en remplaçant l'ouvrier européen par l'ouvrier chinois ou indien, l'immigration permet d'exercer un dumping social efficace pour les industries et services qui ne sont pas délocalisables. Les besoins sont d'autant plus importants que les classes populaires traditionnelles ne vivent plus dans les grandes agglomérations. Le marché de l'emploi peu ou pas qualifié des grandes métropoles est ainsi très largement occupé par cette main-d’œuvre, notamment dans le BTP, la restauration ou les services. L'immigration permet de répondre aux besoins du marché de l'emploi peu ou pas qualifié des métropoles, mais aussi de contrôler la masse salariale d'une main-d’œuvre bon marché et peu syndiquée. Bref, un système d'exploitation "classique" de l'immigration qui repose sur la permanence des flux. D'ailleurs, si le Medef prône la poursuite d'une immigration élevée, c'est d'abord pour exercer une concurrence permanente, non pas entre "autochtone" et "immigré", mais entre immigrés, afin d'empêcher toute augmentation de la masse salariale.
Cette politique patronale, particulièrement efficace dans les métropoles, sert aussi les intérêts de la nouvelle bourgeoisie urbaine. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'opinion selon laquelle "il n'y a pas trop d'étrangers en France" n'est majoritaire que chez les cadres (54%, contre 38% pour les professions intermédiaires, 27% chez les ouvriers et 23% chez les employés).
Si les partisans de la société ouverte affichent avec constance une volonté d'accueil désintéressée, cette position morale n'est pas pour autant dénuée d'intérêt. L'immigration permet en effet à ces catégories qui ne sont pas "riches" de maintenir un mode de vie "bourgeois" au cœur des villes les plus onéreuses de France." (p.74-75)
-Christophe Guilluy, Le crépuscule de la France d'en haut, Flammarion, coll. Champs.actuel, 2017 (2014 pour la première édition), 250 pages.

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