Un coup dans le rétroviseur

Un petit regard sur les réformes qui nous ont voulu du bien :



Alain Supiot  : "La France n’aurait pas procédé aux réformes, dit-on. Pourtant, sur les vingt dernières années, on est obligé de constater que des réformes majeures ont été faites. Il y a eu la réforme de l’organisation des entreprises donnant la primauté aux détenteurs financiers sur les managers, la libéralisation des capitaux et des marchandises, le marché unique, l’adoption de l’euro et des règles de gouvernance monétaire qui l’ont accompagné, la réforme de la dépense publique, inspirée par l’idée que l’État doit être organisé sur le même modèle que les entreprises (doctrine du « New Public Management »)… Le moins qu’on puisse demander, c’est de faire un bilan de ces réformes qui ont toutes été portées par la promesse d’une modernisation de l’économie, génératrice d’emplois. Dans le même temps, les États, comme du reste bon nombre d’entreprises, ont perdu toute capacité d’action stratégique à long terme. Les États de la zone euro en particulier ne contrôlent plus ni leur politique des changes, ni la politique douanière, ni même leur politique budgétaire. La classe politique s’étant dépouillée des instruments d’une politique économique, la seule chose qui lui reste entre les mains, c’est le droit du travail."

Commentaires

Articles les plus consultés