Les résultats sont-ils connus d'avance?

C'est en comprenant que les élites n'essayaient même plus de faire semblant d'éviter les délocalisations et de protéger les salaires que le recours à l'homme providentiel pouvait s'avérer le dernier choix des salariés de l'industrie. C'était le constat de Richard Rorty en 1998. Voilà que Trump est élu. Les mécanisme qui ont mené au résultat élections américaines est pour le moins cerné. Aussi lorsque que monsieur Valls porte la discussion des primaires sur la laïcité plutôt que sur le chômage par exemple, on voit bien qui joue à l'apprenti sorcier. Quant au projet de revenu universel de son concurrent, on voit bien qu'il n'a rien de socialiste et qu'il ne vise juste à trouver un marché à la production de mauvaise qualité sous couvert d'une autonomie qui ne pourrait être qu'illusoire.

La prédiction de Rorty me paraît qu'une déclinaison du cas français, on reste encore dans la french theory en quelque sorte. Parceque les États-Unis sont articulés autours de deux grands partis, un homme comme Trump a mis plus de temps à émerger au sein du champ politique. En France la fin de l'état de grâce de l'ére mitterandienne en 1983 a vu l'avènement d'un nouvel acteur politique jusqu'ici insignifiant. La fin des promesses socialistes et le programme de rigueur instauré immédiatement après a contribué à l'éxistence du Front-National en tant qu'arbitre de la vie politique française. La différence notable avec le cas américain réside dans le fait que le Front-National ne semble qu'être une variable d'ajustement du jeu de pouvoir en France. Peut-être que est-ce une situation qui prendra fin prochainement.  Les similitudes avec l'analyse de Rorty sont assez visibles, c'est la désespérance du bas face au cynisme du haut. Pour être clair, le Front-National n'est pas une alternative désirable mais c'est la seule que veulent nous présenter des forces qui s'opposent prétendument à lui.

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