Le juge et les terroristes ou les joies du discernement d'état


dessin aquarelle
Rue de Zurich [ Strasbourg]









J'avais déjà entendu Eric Hazan à propos du traitement des inculpés de Tarnac au mois de mai. Il s'attendait à ce que le garde des sceaux mette une fin à cette mauvaise farce judiciaire dont Julien Coupat et quelques autres ont fait les frais. Mais il n'y a pas eu d'effet Taubira pour ainsi dire, tout est resté en état. Hazan croyait peut-être au petit Jésus soviétique pour l'occasion, je salue pourtant son optimisme pour l'occasion, passé un certain âge c'est méritoire. Dans un récent entretien avec la presse, Julien Coupat donne son sentiment sur le traitement de son affaire, et c'est non seulement des sentiments mais des faits, des faits forts troublant d'ailleurs :



"Et nous étions là, juste en dessous, ensevelis sous les débris. A cela s’ajoutait que l’un des frères Kouachi avait un temps partagé avec nous le même juge d’instruction, Thierry Fragnoli. Celui-ci lui avait accordé un non-lieu au moment même où il s’enfonçait dans des actes d’enquête toujours plus invraisemblables contre nous. En voilà un qui avait le sens de la République. Pour avoir côtoyé l’antiterrorisme de près, il était pour nous évident que les Kouachi, les Coulibaly, les Merah n’en étaient pas des ratés, mais au contraire de purs produits. Nous avions des choses à dire. Nous n’avons rien dit. Nous sommes restés interdits. Il ne nous semblait pas qu’il y ait, à ce moment-là, une oreille disposée à nous entendre. Tout le monde déraisonnait. " [ Source ]

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