Une histoire de définition
En lisant et en écoutant Paul Jorion, j'ai entendu et lu qu'il identifiait le système actuel à du fascisme à col blanc. Certes la tendance du système actuel est de plus en plus élitiste. Oui, des économistes réputés comme Hayek ou Friedman n'ont pas hésité à donner leurs conseils appuyés à des régimes autoritaires et sanguinaires. Mais l'emploi du terme fascisme pour qualifier la nouvelle tendance du monde me gêne un peu. Le système dominant ne s'appuie pas sur une idéologie nationaliste comme celle de Hitler ou de Mussolini, de plus la pensée libérale telle qu'on la vend a évacuer le mot d'autarcie de son vocabulaire. On peut admettre que nous vivons sous un régime dictatorial, mais encore faut-il cerner la nature de la dictature. Le fascisme était une forme de césarisme dans une version caporaliste. Les traders n'ont pas connu les tranchées ni le pont d'Arcole. Le théorie libérale du marché ne s'embarrasse pas de frontière, ni d'autarcie. Cela fait beaucoup de différences, ce qui me fait douter de la pertinence de la formule " fascisme en col blanc " pour désigner le phénomène de domination contemporain. Par contre il me semble qu'Aristote a trouvé un terme qui correspond bien à un système de pouvoir exercé avant tout par l'intermédiaire de l'argent , cela s'appelle la ploutocratie. Comme cette ploutocratie se sent partout chez elle, il n'est pas faux de la qualifier de cosmopolite. Donc au final, il me semble plus adapté de parler de ploutacratie cosmopolite que de fascisme à col blanc. Il est vrai que cela fait mauvais genre, il n'avait qu'à voir comme Delanoë s'énervait à l'évocation d'un " capital apatride "…
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