Un moment d'absence.

 Ploumanach










Il existe des organismes qui sont chargés de prendre la température de la société afin d'aider les dirigeants dans leur choix. Alors ils s'intéressent à tout et à rien, pourvus qu'il soit question d'argent, et comme personne n'échappe au principal mode d'échange de bien et de service, nous pouvons penser que tout peut se valoir. Nous n'allons pas sombrer dans le relativisme, aussi nous nous faisons l'écho des spécialistes qui renifle dans le vent l'odeur de roussi. Ces spécialistes se réjouissent à moitié de la mort de l'action collective, une mort due à une forte injection de manifestation traîne-savate initiées par les syndicats. Il faudra se souvenir des manifestations contre la réforme des retraites de 2003 pour comprendre le peu d'enthousiasme actuel pour une action collective d'ampleur.  Toujours utile, que rare sont les gens qui pensent que sortir dans la rue mènera à quelque chose. Ainsi les fameux cabinets de consulting relatent l'atomisation croissante de la résistance au travail, cette résistance s'exprime par une recrudescence de l'absentéisme au travail :

Absence d'expression collective mais une  augmentation des formes de protestations individuelles
Mais, attention tout de même prévient E&P, la faiblesse de la conflictualité et cette sorte de résignation ambiante ne signifient pas "atonie sociale". Au contraire même. Mais à défaut d'expression collective, de multiples formes de protestations individuelles se font jour dans les entreprises, selon E&P. La protestation et le refus des contraintes imposées par le management, ferait ainsi grimper le taux d'absentéisme. Selon une étude du groupe Alma Consulting, l'absentéisme aurait augmenté de 18% en 2012, soit une moyenne de 16,6 jours d'absence par salarié. [ Source ]


On apprend que le taux d'absentéisme au travail a grimpé, c'est la première fois depuis le début de la crise financière. Un bond de 18% en an alors que l' assiduité au travail n'a fait que progresser durant près de cinq ans… rien de très inquiétant pour la bonne marche des affaires, du moment que le mouvement des réformes globales est bien lancé… D'ailleurs, les experts en consulting nous explique que si il existe un malaise social, celui-ci s'exprimera dans les urnes et pas dans la rue. Alors, effectivement il est probable que le taux d'abstention aux élections va augmenter, qu'un ou deux partis en marge vont pouvoir sortir leur épingle du jeu. Mais bon dans l'ensemble, je en dirais que ce genre de jugement vise à galvaniser les foules pour un grand mouvement en avant. Il faut voir aussi l'enjeu des prochaines élections, l'année prochaine se dérouleront les élections municipales et les européennes. Pour les municipales, on peut se dire qu'un certain nombre d'électeurs se déplacera… Ils vont élire leur voisin… Mais pour les élections européennes… Il faudra vraiment motivé le pêcheur à la ligne pour que celui-ci daigne se déplacer. Car on se demande vraiment à quoi ça sert les élections européennes, si ce n'est à constituer une rentrée d'argent facile pour les formations politiques.

Comme dit, le tenancier de ce blog souhaiterait que l'on se dirige vers une forme d'action collective plutôt que vers le cabinet médical. Je reste confiant.