La réalité diminuée








Durningen









Lors d'une fête bouddhiste au cœur de l'Himalaya, un moine déplorait la présence de touristes qui considérait la cérémonie comme un spectacle. Armés d'appareils photographiques, les touristes venaient prendre les points de vues les plus insolites durant la cérémonie religieuse. Ce ne fût pas un ou deux occidentaux en mal d'exotisme low cost qui s'infiltraient au milieu des moines lors de l'office, mais des dizaines. La réflexion du moine fût lapidaire : « si ils ne comprennent le sens de cette cérémonie, c'est une une part de la réalité qui leur échappe ». La plupart de nos contemporains ont perdu le sens du sacré, ils vivent dans une réalité atrophiée. 

Commentaires

Germain M. a dit…
Dans la communauté de l’être, le Tout est la sacralité du vivre puisque la totalité du vivre est sacrale, c’est-à-dire, selon la vieille racine indo-européenne SC, radicalement in-appropriable et non-monnayable en un univers de primordialité indivisable et indivisée où la tri-fonctionalité aliénatoire des cristallisations sociales séparées (prêtres, guerriers, producteurs…) est encore ignorée puisque le travail monétaire du dissociant pour l’échange et le profit hétérogénéisant ne s’est pas encore substitué au produire anti-mercantile pour la vie homogène.

Pour aller plus au fond : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Entretien-avec-Francis-Cousin-19373.html
Le platane a dit…
L'expérience du sacré est indissolublement liée à l'effort fait par l'homme pour construire un monde qui ait une signification, c'est monsieur Eliade qui le dit. Et cet effort s'est aussi réalisé en dehors du monde indo - européen. Je tiens à le souligner, puisque que comme à votre habitude, vous savonnez la planche. Dès que vous entendez "indo-européen", vous frétillez des mandibules. D'ailleurs je ne pense pas que Francis Cousin puisse nier l'universalité du sacré, après il faudrait analyser les différentes formes de sacré et là c'est une autre histoire. Ceci dit Francis Cousin nous dit ceci dans l' entretien : "Dans la communauté organique du communisme primitif (référence aux travaux de Pierre Clastres et de Marshall Sahlins), tout est sacral puisque le sacral est le tout d’une existence qui sait que le vivre véritable est in-monnayable et in-appropriable. Dans ces conditions, la division entre sacré et profane n’existe pas puisque le travail de la séparation n’a pas encore produit la division du vivre cosmique et que la religion comme lieu séparé de gestion des restes du sacral incarcéré n’a pu encore se révéler."

Pour terminer, j'apprends que ce Cousin est cité par la présidente du Front National, c'est donc lui le fameux radical. C'est un drôle de personnage que je découvre. Pour 85 euros il peut nous concocter une philo-analyse, ce n'est pas trop ma tasse de thé. Par contre je trouve que c'est un honnête lecteur de Marx, pas comme Attali ou d'autres, que je ne citerai pas. Voilà encore une découverte, et c'est encore grâce à vous. Vous m'aviez un temps abreuvé de Philippot, là c'est du matériel un peu plus conséquent, dix concepts à la phrase, on frise la logomachie. Sinon, je vais me faire un plaisir de publier l'entretien filmé que je viens de voir. Il est un peu plus digeste…

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