Route de Mittelhausbergen . [ Strasbourg ]
Personne en France n'est dupe sur la démission des deux ministres. On reproche un permis de construire illégal à l'un et une consommation de cigares aux frais de l'Etat à l'autre.
Mais ce qui était en jeu c'était la réforme des retraites. Réforme des retraites qui est présentée comme la dernière chance pour sauver le système par répartition.
Ces démissions ne sont intervenues que pour occulter l'intelligence entre l'UMP, le gouvernement et les puissances de l'argent. La situation est claire, il s'agit d'un ministre du budget qui ramassait des dons des personnalités fortunées qu'il était censé contrôler. Après avoir constater qu'une généreuse donatrice avait fraudé le fisc on s'est aperçu qu'une des conseillères financières s'avérait être la propre femme du ministre. Rien n'a vraiment depuis cent cinquante ans. Dans le roman de Sthendal Lucien Leuwen, on y voit le défilé des ministres chez Leuwen père, banquier de son état. Il les tenait tous.
La démission de ministres mineurs, si ils n'avaient pas démissionné, il est probable qu'ils seraient demeurés inconnu de la majorité de la population.
Ce sacrifice de pions pour sauver la réforme reine indique une marge de manœuvre réduite pour notre président ou plutôt pour la réforme du capitalisme. Auparavant le capitalisme s'accommodait de la sociale démocratie héritée de la fin de la seconde guerre mondiale. Maintenant que le totalitarisme soviétique est mort, l'interventionnisme étatique était voué aux gémonies. C'est fût le retour du libéralisme en tant que doctrine et ceci malgré son échec en 1929.
Ce à quoi nous assistons, c'est un durcissement des tenants du libéralisme. La démission de lampistes est à interpréter comme un leurre, mais en même temps ce micro événement indique que l'on ne reculera devant rien pour arriver à ses fins.
Donc ce n'est pas un retour à la moralité dans les moeurs gouvernementales auquel nous assistons, mais c'est un degré supérieur dans l'infamie qui nous est montré en spectacle.
Commentaires