Sarkozy est-il un réformiste ou un réformateur?

Rue du Jura Strasbourg

Rue du Jura . [ Strasbourg ]

Monsieur Devedjian nous parle de la « volonté réformiste » du gouvernement. Naguère le mot de réformiste était utilisé pour désigner la gauche parlementaire qui espérait arriver au socialisme par la voie institutionnelle. Elle s'opposait au groupes politiques qui pensaient que la voie royale pour accéder au bien être de l'homme consistait en un renversement de l'ordre établi par des voies autres que celle des urnes. La réforme désignait souvent une amélioration des conditions de vie face une réalité qui était ressentie comme injuste. Quand on utilisait le mot réforme, l'homme de la rue comprenait que l'on voulait faire passer une loi comme une mesure de progrès.

Mais depuis quelques années, le mot réforme s'adapte à l'époque qui veut que les caisses soient vides. Tout l'art de la réforme consiste à remplir des caisses en rognant sur la qualité de vie des électeurs. Parmi les quatre-vingts réformes en cours, les Français auront à affronter celle des retraites. Et les autres sont passées comme une lettre à la poste, donc elles ont été très bien acceptée par les Français. Cher compatriote, vous qui avez constamment le nez dans le journal officiel, j'espère que vous goûterez le raisonnement. La réforme devait suivre l'évolution de la société, c'est à dire remettre les lois au goût du jour, en tenant compte de la nouvelle donne. Monsieur Fillon parle «d'action réformatrice» alors que monsieur Devedjan s'est laissé à « volonté réformiste ». J'ai l'impression que l'action réformatrice du gouvernement ne va pas assez loin du goût de Devedjian et de ses amis, ou peut-être se prenait-il pour Martine Aubry ou Ségolène Royale.

Commentaires

Articles les plus consultés