La panne programmée de la puissance publique.




Quai Pasteur . [ Strasbourg ]


"Après l'ouverture d'une partie du capital de Renault au public en 1994 et l'introduction en Bourse du groupe, l'État a ramené en 1996 sa participation à moins de 50% et réduit au fil des années sa présence au capital. Avec 15,01%, il reste le premier actionnaire, mais au coude-à-coude avec Nissan (15%). En revanche, l'État français détenait 18,3% des droits de vote au 31 décembre 2008, contre aucun pour le partenaire japonais de Renault." ( source : Le Point )

On attendait beaucoup de la privatisation, les résultats peinaient à se faire attendre, mais ils sont là, délocalisation et tutti quanti. On assiste aussi au pathétique ballet de ceux qui prétendent nous gouverner, ils brassent de l'air péniblement en n'oubliant pas d'afficher un rictus volontariste. Mais tout le monde sait que sont les mêmes qui nous on vendu la "concurrence libre et non faussée".

Le gouvernement s'était même engagé devant les instances européennes à ce que les aides de quelques milliards accordées à Renault ne contiennent "aucune condition relevant de la localisation des activités des constructeurs ou de leur approvisionnement en priorité auprès de fournisseurs installés en France". Pour le dire plus de manière plus claire, le contribuable français a aidé une entreprise privée sans contrepartie.

Mais c'est sans compter l'approche des élections. Notre président à talonnettes se lance dans la chanson de geste du « produisons français ». Il ne peut pas se remplir les poches en silence. C'est ainsi, qu'il convoquât le PDG de Renault à quelques mois d’élections perdues d'avance.

"Alors que l'Etat n'a pas bronché lorsque Carlos Ghosn a lancé les travaux d'une nouvelle usine « low cost » au Maroc, pas plus qu'il n'avait réagi quand PSA a confié à la Slovaquie la fabrication de ses Peugeot 207 et Citroën C3 Picasso, il n'a pas hésité à monter cette fois au créneau, à quelques semaines des élections régionales, sur le thème du « trop, c'est trop ». La Clio, lancée en 1990 à la place de la Supercinq pour répondre au défi incarné par la Peugeot 205, est certes un des poids lourds de la gamme du Losange. Le modèle est aussi devenu aujourd'hui un emblème politique. Mais les politiques savent-ils que, à une exception près (de 2006 à 2007), la Clio a toujours été majoritairement assemblée à l'étranger depuis son lancement (en Espagne, en Slovénie puis en Turquie) ?" ( source : Les Echos )


Le débat sur l'identité nationale devrait se focaliser sur les bagnoles.

Le débat est en définitive celui du coût de production, tout le monde le sait. Il paraît que ce qui est primordial pour l'espèce d'abstraction métaphysique que l'on appelle « économie », c'est la liberté, avec un grand «L». Si vous êtes contre les délocalisations, c'est que vous êtes contre la liberté. Si vous êtes contre la mise en concurrence des esclaves salariés de la terre entière, vous êtes un liberticide en puissance.

Allez, chers compatriotes travailleurs, profitons de la liberté d'entreprendre chère au PDG de Renault et à notre petit président.




Je me souviens avoir poussé ce tas de tôle en panne sur l'Autoroute du Soleil, le ciel était bleu, la file d'attente au péage s'allongeait inexorablement, j'avais dix ans, la voiture démarrât péniblement après une course d'une cinquantaine de mètres.

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