Début de scéance

Vers la faculté de droit . [ Strasbourg ]

Je marche sur les débris de pop-corn qui jonchent la moquette du grand hall d'entrée du cinéma. Tout doucement l'endroit se remplit, un brouhaha s'installe de manière pernicieuse, il s'amplifie de seconde en seconde. Une scéance de projection s'est terminée, un flot de spectateur se dirige vers la sortie. Une longue file d'attente s'installe. D'ici quarante minute, l'endroit sera quasiment désert. Un crachotement métallique provenant d'un tallkie-walkie vient briser le magma du bavardage. Mon regard s'arrête sur les femmes, du moins les plus jolies. Je remarque un alignement de néons bleus et roses un peu plus loin sur les quais. Je me rend compte qu'ils sont installés sur plus de cent mètres. Pendant ce temps là, les cours du pétrole sont peut-être en train de baisser à l'autre bout du monde. De toute façon, on est samedi soir. Je relève la tête, la file d'attente pour à l'entrée des salles atteint près de cinquante mètres. Je pénètre dans l'immense salle vide, cadavres de grands gobelets de Coca-Cola, tapis de pop-corn sur le sol. Derrière moi un jeune s'entretient avec son amie de son travail. L'usine Lohr est passée en deux-huit.