Les feuilles mortes…

Quai Saint Thomas. ( Strasbourg )


Je viens d'entendre un extrait radiophonique d'une émission de France Culture. C'était Lionel Jospin qui donnait son avis sur le Front National. Je suis un peu surpris d'entendre notre homme nous asséner doctement que le Front National n'était pas un parti fasciste, un parti d'extrême droite certes, voir populiste, mais pas un parti fasciste. La France n'était donc pas menacée par le fascisme, pour une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle! Comme le temps passe vite. Je me souviens de la manifestation anti Front National qui avait été organisée à Strasbourg en mars 1997. Pour protester contre la tenue d'un congrès du parti de Jean-Marie Le Pen, une ribambelle d'associations plus antifascistes les unes que les autres avaient été convoquées pour battre le pavé strasbourgeois. Le fascisme était dans nos murs. Strasbourg était inondé de bus, plus de 50000 personnes dans les rues. Du jamais vu pour notre capitale alsacienne. C'était une belle journée, je suivais la manifestation des yeux au gré des bistrots. Mais à un moment, pour je ne sais quelle raison, le désir de rejoindre mon appartement se fît pressant. Pour cela je devais traverser la manifestation au niveau du pont du Corbeau. Ce fût le moment que choisirent madame la maire de Strasbourg et monsieur le premier secrétaire du Parti Socialiste pour me passer sous le nez. C'était ennuyeux, car leur passage était accompagné par le service d'ordre de la LCR qui ne voulait pas nous laisser passer, enfin le temps que nos sommités puissent se promener tout à leurs aises. Le service d'ordre traita le quidam non manifestant qui se trouvait sur le trottoir avec peu de ménagement, les insultes fusèrent. Jospin était à quelques mètres de moi. « Enculé!» voilà le seul mot qui sortit de ma bouche. Derrière, les slogans continuaient, immuables : « et F comme fasciste! Et N comme nazi! »