La fin d'un monde par la fête

"Et ce phénomène de la fête, devenue depuis quelque temps années l'obsédant rond-point auquel ne cesse de retourner notre société comme pour y trouver la réponse à une question qu'elle se pose, sans doute celle de sa mutation, ou même de sa disparition, peut être interprété de différentes manières : en tant que « commémoration de la crise sacrificielle » que fut dans son ensemble l'Histoire désormais terminée (et vécue en bloc comme une épouvante) ; en tant qu'agglomérat de Moi divinisés qui ont décidé de noyer romantiquement, et une bonne fois pour toutes, dans l'effervescence festive continuelle, le redoutable problème que pose à chacun l'existence d'autrui ; comme métaphore géante mais déniée du désir de mort de l'Europe actuelle ; comme affirmation de soi aboutissant à la négation de soi ; ou encore comme volonté d'auto-divinisation communautaire débouchant sur une volonté d'autodestruction personnelle par indifférenciation violente mais positivée."
 
J'emprunte cette citation  de Muray au Café du commerce, elle me fait penser au programme d'un groupe post-situationniste des années 1990 qui se prenait pour le dernier représentant de la théorie critique en fonction d'un raisonnement pseudo darwinien qui prête à pouffer de rire. En effet ce groupe voulait que l'histoire se finisse dans une sorte d'émeute où tout le monde pourrait trouver son compte en mettant fin à un monde aliéné. Je brosse le programme assez grossièrement car celui était défini de manière très flou dans la mesure où leur programme d'avant garde n'était pas très étayé car ces gens donnaient par moments dans la fumisterie. La petite différence tenait à ce que l'Europe ne suffisait pas, c'était l'humanité qui était visée, rien que ça. 

Tout cela m’amènera relire Le loup dans la bergerie de Michéa qui prend comme exemple un texte de la Bibliothèque des émeutes qui était le groupe post-situationniste en question  pour illustrer son propos sur libéral libertaire de l'extrême.

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