Le lierre de Schopenhauer



Photo prise à l'Orangerie en février


« Non, dans la forêt tranquille qui paraît rêver à l’écart, dans la prairie qui réjouit le regard du poète, tout est guerre intestine, extermination implacable, d’arbre à arbre, de brin d’herbe à brin d’herbe, de fleur à fleur. Chaque racine s’étend silencieusement dans l’ombre pour voler à sa voisine l’atome nourricier. La mousse et le lierre s’enlacent autour du chêne pour lui sucer sa sève. Regardez cette pauvre plante desséchée et pâlie, elle a été étouffée, elle a été tuée par celles qui l’entouraient de leur foule jalouse. Ah ! mon cher Monsieur, les plantes sont toutes plus féroces encore que les hommes, et je ne puis passer dans les bois sans horreur, il en sort des exhalaisons de meurtres continuels. »

Source : Entretien avec Frédéric Morin

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