La figure d'un ennemi
En regardant le programme de France-Culture une émission sur le concept de l'ennemi. La première émission parlait de Carl Schmitt. Évidemment la présentatrice nous présente ce juriste allemand sous les traits d'un nazi et bien sûr cela va sans dire d'un antisémite écrivant une doctrine dangereuse. Mais si l'on décide de parler sur France-Culture de Carl Schmitt, c'est qu'il a encore quelque chose à nous dire malgré ses travers. Heureusement que les invités étaient là pour injecter un peu de sérieux dans le débat. Ce que j'ai cru comprendre de ce que la présentatrice a compris est que de désigner un ennemi est dangereux. Bien sûr je simplifie son analyse. J'ai en mémoire un vieux souvenir de Julien Freund où celui-ci disait en substance que si un individu ne désigne pas d'ennemi, il n'est pas dit qu'il soit désigné par un autre comme ennemi. Et sur France Culture est-il possible de traiter quelqu'un de nazi et de parler d'un nazi sans le mettre dans le camp des ennemis. Alors bien sûr, on peut nuancer en parlant d'adversaire mais le résultat est le même, le nazi est l'ennemi de la culture et de la démocratie, donc il est l'ennemi du présentateur de France Culture, qui lui même le désigne comme ennemi par la force des choses. Certes, je ne vais pas en quelques lignes régler un thème aussi épineux que la notion d'amis/ennemi. Mais maintenant que nous avons une élite dirigeante américaine nouvellement parvenue au pouvoir qui désigne l'Europe comme un adversaire économique, nous sommes pris en étau entre deux ennemis dont les intérêts ne concordent pas, je continue d'écouter France Culture car cela ne va pas tarder à devenir intéressant.
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