Une histoire dont vous êtes le héros

 Elisabeth Borne élue grâce au désistement d'un candidat de la France Insoumise tel est le symbole de ces élections. Le parti qui a fait mine de s'opposer de la manière la plus véhémente à la reforme des retraites fait élire celle qui fût la responsable de cette réforme et qui a mené à bout cette loi sans la présenter au vote des parlementaires. La voilà la fameuse défense de la démocratie. 

Et nous avons tous en tête l'image d'un Mélenchon qui présente sa stratégie aux médias bien avant les autres partis afin de donner la ligne directrice de la coalition de gauche dont il n'est plus qu'un élément minoritaire à présent. Les accords passés avec les autres partis prévoyaient cette éventualité, la distribution des circonscription s'étant calquée sur les résultats des élections européennes où son parti était déjà en infériorité numérique par rapport à ses futurs partenaires coalisés. Sachant cela il n'a pas pu s'empêcher de jouer à l'orateur maximaliste afin de donner la direction de la coalition et de jouer sur la corde de la fidélité au programme présenté aux électeurs. Nous en étions au smic à 1600 euros et l'abrogation de la réforme des retraites. Vaste programme qui avec l'élection de l'ancienne ministre Borne rendue possible grâce aux insoumis échoue dans le rayon des mauvaises plaisanteries. Il est à noter que son parti n'a pas enregistré de progression au sein de l’hémicycle mais il a réussi l'espace d'un instant à faire croire qu'il pouvait influer sur la suite des évènements. Il a exclu de son parti des figures médiatiques qui ont réussi à se faire élire dans 3 cas sur 4 malgré l'opposition de LFI. Il y a les purges et ceux qui prennent le large comme Ruffin et Autain. Le parti de Mélenchon est privé d'une partie de sa représentation médiatique et c'est celle qui est la plus télégénique. Avec manuel Bompard et Mathilde Panot comme seuls référents médiatiques il reste du chemin pour remonter la pente. Bref tout était déjà en place pour marginaliser l'équipe de Mélenchon.

Son intervention télévisuelle à peine 5 ou dix minutes après les premières estimations des résultats ne visait qu'à préempter la victoire de la coalition de circonstance. Personne n'est dupe, sans coalition les parti de la France Insoumise, des socialiste et des écologistes auraient été balayé au premier tour. Cette union ne fût que pour les sièges et le programme commun ne fût qu'un habillage qui s'étiolera assez rapidement. Le plus drôle est que les mesures économiques ont été validées par un prix Nobel d'économie, et tout cela va certainement être récompensé par un Nobel de la comédie de boulevard. 


Mais au-delà de la pseudo victoire contre l'extrême droite et du triomphe de la démocratie il y a les chiffres. Le Rassemblement National est le premier parti de France en vote et il a moins de députés que le parti présidentiel qui est le troisième parti en terme de votants. C'est à dire qu'il faut 70 000 votants pour un député du Rassemblement National et 40 000 pour un député du Nouveau Front Populaire, un député d'Ensemble n'a besoin que de 39 000 voix. Les chiffres ne sont pas exacts, ils ont été calculé à la louche vers 21 heure avec les estimations du ministère de l'intérieur et celles des journaux, mais le rapport est environ celui-ci. Donc logiquement on en déduit qu'un vote Rassemblement National pèse un tiers de moins qu'un vote Ensemble, et quand je dis un tiers je suis gentil. On impute cette distorsion au mode de scrutin, mais pour être plus exact c'est le résultat de la politique de désistement du front républicain, cette inégalité dans la valeur du vote est le fruit de l'alliance des défenseurs officiels de l'égalité, voilà qui est paradoxal. 

La façade démocratique va être dure à tenir.

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