Sur un paragraphe de Lordon

" Que l’économie soit à genoux d’être embolisée, d’une certaine manière le forcené s’en fout. Un qui ne s’en fout pas, c’est le capital. En temps ordinaire, le capital laisse faire son fondé de pouvoir qui se prend pour le pouvoir mais, quand ça devient nécessaire, sait lui rappeler le sens des hiérarchies, entre le pouvoir qui fonde et le pouvoir qui est fondé. En 2019, pendant les « gilets jaunes », ce sont les patrons, terrorisés, qui appellent l’Élysée pour qu’on lâche du lest et que ça s’arrête. Il n’en ira pas différemment cette fois-ci au moment où le capital exigera qu’on cesse de sacrifier son roulement au point d’honneur du forcené. S’il s’agit de le débrancher, voilà donc tout le sel de la situation présente, qui ajouterait à l’agrément général : on peut faire tirer la prise par un « autre », et pas n’importe lequel : par le Medef." ( source )

 



En lisant ces lignes je pense à un débat entre Guaino Henri et Todd Emmanuel, ce que Guaino disait en substance était que ceux qui demandaient des réformes au gouvernement pouvaient demander au gouvernement de faire marche arrière quand la contestation de cette réforme menaçait d'en arriver au chaos. Voilà pour ce qui en est des retraites. Maintenant dans le contexte de la guerre en Ukraine il me semble que c'est plus profond qu'il n'y parait. Avec un un ministre de l'économie qui était ministre l'agriculture et qui a brillé par son ignorance crasse, il a avoué ne pas savoir ce qu'était un hectare, et en tant que ministre de l'agriculture ça fait un peu tache. Pensez-vous qu'en tant que ministre de l'économie il se soit amélioré, c'est fort peu probable. Il faut encore revenir sur sa notion de guerre économique totale à la Russie dont nous voyons aujourd'hui les fruits sous la forme d'un renchérissement du prix de l'énergie pour les entreprises et les ménages. Il faut aussi se souvenir des entreprises qui ont quitté la Russie laissant ainsi un marché à la concurrence. Alors pour l'instant le Medef suit le gouvernement pour ce qui est des pertes sèches enregistrées suite au positionnement de la France dans le conflit Russo-Ukrainien. J'ignore quels sont les rapports exacts entre le Medef et le gouvernement, mais pour l'instant il semblerait que l'on soit dans un soutien majoritaire même si il peut paraître contraint. Dans ce contexte la probabilité que Macron soit " débrancher " par le Medef est très faible. Pour le dire franchement, frédéric Lordon a des capacités d'analyse conceptuelles qui tranchent avec ces collègues en gauchisme. On peut dire qu'il est bien au-dessus de la mêlée, mais quand il s'engage dans ce qu'il pense être le mouvement social l'émotionnel semble prendre le pas sur l'analyse. Mais l'avenir peut lui donner raison, dans ce cas il faudrait un remplaçant à Macron plus moins légitime et qui ne sorte pas vraiment du même moule. Autant vous dire que le choix est de plus en plus dur.

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