Être esclace, c'est vivre dans la peur.







Marmoutier .












A la sortie du film Blade Runnner le journal Le Point s'agaça de « L'androïde aryen, échappé d'un cauchemar wagnérien », faisant référence à Roy Batty. Paul Yonnet aurait pu noter cette référence dans Voyage au centre du malaise français. L'antiracisme et le roman national. Personnellement je pense aussi que Rutger Hauer a tout l'air de s'être échappé d'un Lebensborn, et un tel choix semble parfaitement logique pour incarner une réplique d'homme. L'androïde de Blade Runner est l'untermensch par excellence. Aussi on ne peut être qu'effarer devant la critique de la revue du cinéma, image et son, numéro 375, qui s'exclama « c'est à nouveau la race blanche qui triomphera, exactement comme dans Alien. » Bien sûr c'est un film américain, et l'on pensera avec Xénophane que « Les Éthiopiens font leurs dieux noirs, avec le nez camus ; les Thraces disent que les leurs ont les yeux bleus et les cheveux rouges. » Je ne sais pas comment les contributeurs de Wikipédia s'y sont pris pour nous dénicher de pareilles critiques, mais il faut avouer que là, on peut discerner une tendance.

Pour revenir au film, les réplicants  sont des esclaves fabriqués par l'homme étrangers au monde . On marche plutôt sur le terrain de l'aliénation, au sens propre comme au figuré. Un montage du film de 40 minutes a été visionné par Philip K. Dick, ce dernier déclara : «I recognized it immediately. It was my own interior world. They caught it perfectly...», excusez du peu… Les réplicants sont des sous-hommes pareils à des demi-dieux à durée de vie limitée. Malgré les apparences, les attributs humains sont projetés hors d'eux par le processus de fabrication, cela n'est que temporaire, et le Blade Runner Rick Deckard va assister à l'évolution du cogito des humanoïdes. Roy Batty est le Spartacus du futur et sa défaite est programmée dans la chaîne de fabrication.  Mais là, vous noterez tout de suite une vision particulière de Blade Runner qui nous ramène à lutte des classes. Voilà la fin du film : le temps qu'il prenne conscience pleinement de son état, le camarade travailleur répliquant est supprimé, Au sens propre, et malheureusement pas au sens figuré. Et on est forcé d'admettre comme Hegel que « tout continue », ou presque. Et Rick Deckard va rejoindre ses charentaises.

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